#52 La désalpe 2.0
La désalpe 2.0, 2019

Un troupeau orné de fleurs traverse en rang un paysage de montagne. Cette scène évoque les « poyas », ces peintures naïves issues de l’art populaire fribourgeois, qui représentent le rituel printanier de la montée aux alpages. Mais au lieu de représenter la transhumance vers les hauteurs, symbole d’espérance, Jacques Pugin se concentre sur un autre temps fort, la désalpe, la fête folklorique qui accompagne le retour des bêtes dans les basses plaines.

Dans ces panoramas d’un genre nouveau, deux mondes se télescopent : des scènes paysannes, se superposent à des décors « irréels ». Constitués de pixels, ils sont fabriqués à partir de Google Earth, l’outil géographique et photographique de Google.

Sous un ciel noir dense, les déformations paysagères et leurs proportions incongrues rompent avec la perspective des représentations picturales et photographiques traditionnelles. Entre voitures aplaties et bâtisses écrasées, le cadre imposé par l’artiste crée le malaise et instaure un climat d’inquiétude : si les algorithmes Google sont conçus pour être parfaitement logiques, ils peuvent toutefois générer des résultats déroutants !

Ces images cristallisent la capacité des hommes à construire un système qui s’oppose à lui-même : Jacques Pugin s’interroge sur la place du modèle agricole traditionnel dans le monde d’aujourd’hui. En utilisant une nouvelle fois le jeu des contraires, il révèle les penchants d’une société en déséquilibre, entre tradition et progrès, entre ce qui reste et ce que l’on projette.

Audrey Hoareau

A herd of cattle, garlanded with flowers is crossing the mountain landscape in single file. The scene evokes Poya paintings, derived from Fribourgeouis folk art, that depict the springtime ritual when the cattle climb the mountainside to the alpine pastures. But instead of showing the transhumance ascending upwards, a symbol of hope, Jacques Pugin focuses on another key moment, the Désalpe folk festival celebrating the descent of the cattle to the lowland plains.

In this new genre of panorama, two worlds collide : rural scenes superimposed on “surreal” backdrops. These are composed of pixels and produced from Google Earth photography and mapping tool.

Beneath a deep black sky, distorted landscapes with incongruous proportions disrupt the perspective of traditional pictorial and photographic representation. Between squashed cars and flattened buildings, the artist’s choice of frame is unsettling and creates a climate of anxiety : although Google algorithms are designed to be completely logical, they can generate disconcerting results!

These images crystallize man’s capacity to create a system in conflict with itself : Jacques Pugin questions the place of the traditional agricultural model in the contemporary world. Once again by playing with contrasts, he reveals the schizophrenic tendancies of an unstable society, torn between tradition and progress, the remains of the past and future projections

Audrey Hoareau

 

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La désalpe, Dans ces panoramas d’un genre nouveau, deux mondes se télescopent : des scènes paysannes, se superposent à des décors « irréels ». Constitués de pixels, ils sont fabriqués à partir de Google Earth, l’outil géographique et photographique de Google. Un troupeau orné de fleurs traverse en rang un paysage de montagne. Cette scène évoque les « poyas », ces peintures naïves issues de l’art populaire fribourgeois, qui représentent le rituel printanier de la montée aux alpages. Sous un ciel noir dense, les déformations paysagères et leurs proportions incongrues rompent avec la perspective des représentations picturales et photographiques traditionnelles. Entre voitures aplaties et bâtisses écrasées, le cadre imposé par l’artiste crée le malaise et instaure un climat d’inquiétude : si les algorithmes Google sont conçus pour être parfaitement logiques, ils peuvent toutefois générer des résultats déroutants ! Un troupeau orné de fleurs traverse en rang un paysage de montagne. Cette scène évoque les « poyas », ces peintures naïves issues de l’art populaire fribourgeois, qui représentent le rituel printanier de la montée aux alpages. Mais au lieu de représenter la transhumance vers les hauteurs, symbole d’espérance, Jacques Pugin se concentre sur un autre temps fort, la désalpe, la fête folklorique qui accompagne le retour des bêtes dans les basses plaines. Un troupeau orné de fleurs traverse en rang un paysage de montagne. Cette scène évoque les « poyas », ces peintures naïves issues de l’art populaire fribourgeois, qui représentent le rituel printanier de la montée aux alpages. Mais au lieu de représenter la transhumance vers les hauteurs, symbole d’espérance, Jacques Pugin se concentre sur un autre temps fort, la désalpe, la fête folklorique qui accompagne le retour des bêtes dans les basses plaines. Un troupeau orné de fleurs traverse en rang un paysage de montagne. Cette scène évoque les « poyas », ces peintures naïves issues de l’art populaire fribourgeois, qui représentent le rituel printanier de la montée aux alpages. Mais au lieu de représenter la transhumance vers les hauteurs, symbole d’espérance, Jacques Pugin se concentre sur un autre temps fort, la désalpe, la fête folklorique qui accompagne le retour des bêtes dans les basses plaines.
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