2024 La Gruyère 06/07/2024, Christophe Dutoit, Suisse)
2024, Du sublime à la dévastation
Professeur honoraire à l’Université de Lausanne, Claude Reichler vient de publier un passionnant essai sur la représentation photographique des glaciers.
Ou comment, de 1850 à nos jours, nous sommes passés d’une esthétique du sublime à une esthétique de la dévastation.
2024 Tribune de Genève, 13/03/24, Irène Languin (Suisse)
2024 Deux photographes confrontent leur vision des Alpes
Exposition à Carouge
Deux photographes confrontent leur vision des Alpes
La galerie Krisal met en dialogue les œuvres de Thomas Crauwels et Jacques Pugin pour une ode à la splendeur et à la fragilité des géants des glaces.
Publié: 13.03.2024, 13h12 Tribune de Genève
L’un capture les massifs dans toute leur magnificence réaliste, l’autre offre sur les éminences un point de vue plus subjectif et pictural. Mais Thomas Crauwels et Jacques Pugin composent tous deux une ode en images aux Alpes, qu’ils fréquentent, appareil à la main, depuis de longues années. À travers «Dialogues avec la montagne», le duo de photographes propose à la galerie Krisal une vision croisée sur une passion partagée, qui invite à la réflexion sur la fragilité de ces paysages grandioses, portant les balafres irrémédiables de l’activité humaine.
Au fil de plus de quatre décennies de création, Jacques Pugin, né à Riaz (FR) en 1954, a souvent interrogé la réalité photographique en intervenant dans ses clichés. C’est une nouvelle étape de ce processus qu’il élabore depuis l’an passé avec une série intitulée «La montagne assiégée». Après avoir superposé plusieurs images réalisées au smartphone ou au drone lors de randonnées sur les sommets, il retravaille en peintre ce paysage stratifié avec des rehauts d’acrylique ou de crayon.
Arrière-pensée écologique
La géographie réelle de ces panoramas s’en trouve gommée pour devenir un lieu à la fois imaginaire et universel, recouvert de petites touches de couleur à la manière d’une pluie intrusive. «J’ai toujours thématisé la trace que laisse l’homme sur le paysage, avec une arrière-pensée écologique, explique Jacques Pugin. Envahie par les promeneurs et les microparticules de plastique, la montagne souffre. Ce sont ces bruits parasites que je représente dans ces pièces uniques.» Tirée de la série «Glaciers offset», une autre œuvre figure une langue de glace reconstruite par couches de photos successives, qui propose un idéal saisissant de beauté d’une nature en train de disparaître.
Thomas Crauwels, en revanche, représente les chaînes montagneuses de façon quasi hyperréaliste. Ses vues panoramiques époustouflantes plongent dans un univers peu accessible au commun des mortels, dont la majesté en noir et blanc se voit soulignée par le grand format. «La puissance des glaciers m’hypnotise, concède le photographe et alpiniste d’origine belge de 40 ans. Ce royaume d’en haut est devenu ma muse depuis que je l’ai découvert en Suisse il y a quinze ans.»
La somptuosité de ces perspectives n’empêche pas le questionnement environnemental. Elle le met même en exergue. Sur une vue du Lyksamm, dans les Alpes valaisannes, les premières neiges soulignent les reliefs d’une peau de glace crevassée par un été caniculaire. Paradoxalement magnifiques, ces cicatrices disent la souffrance d’un trésor de la nature en grand danger. Thomas Crauwels montre également plusieurs instantanés en gros plan de cette chair gercée évoquant le cuir de pachyderme, dont les atours tendent vers l’abstraction.
version numérique de l’article https://www.tdg.ch/carouge-deux-photographes-dialoguent-avec-la-montagne-752342593605
2024 Bilan, 15/03/24, Etienne Dumond (Suisse)
2024 Jacques Pugin et Thomas Crauwels face à la montagne
Publié: 15.03.2024, 11h53 Bilan
Galerie à Carouge Jacques Pugin et Thomas Crauwels face à la montagne
Les deux photographes, de génération différente, dialoguent chez Krisal, sur fond de réchauffement terrestre. A voir vite. L’exposition dure peu.
Etienne Dumont
C’est un dialogue au sommet. Le mot doit se prendre au sens littéral du terme. Réunis par Christine Ventouras chez Krisal à Carouge, Jacques Pugin et Thomas Crauwels photographient la haute montagne. Celle où les neiges sont en principe éternelles. Seulement voilà! La Suisse se réchauffe à ce qu’on dit plus vite que les autres pays. Bientôt des cocotiers à la place des sapins! D’où des effets dévastateurs sur les masses rocheuses, jusqu’ici cimentées par la glace. Devenu toujours plus rare, «l’or blanc» des skieurs masque à peine les blessures infligées en été par le soleil. Vu en gros plan, le sol ressemble toujours davantage à la peau ridée de l’éléphant. L’ennui, c’est qu’elle ne possède pas la même résistance que celle des pachydermes, eux aussi en danger de mort comme tout le monde préfère ne pas le savoir.
Pour une très courte exposition (deux grosses semaines à peine), la galerie Krisal rapproche donc les deux plasticiens. Le Belge Crauwels, 41 ans en 2024, propose d’énormes tirages très soignés (et d’ailleurs très cher) en noir et blanc. D’une génération son aîné, le Fribourgeois Pugin montre lui aussi ses images. Mais il lui arrive de les rehausser par des couches de peinture afin d’illustrer «La montagne assiégée». Les visions des deux hommes deviennent du coup diverses, pour ne pas dire contradictoires. L’un montre la magnificence de sommets semblant encore intacts. L’autre révèle ce qui vient les polluer. Il devient ainsi possible de découvrir l’exposition comme un jeu de miroirs. Mais il faudra faire vite. «Dialogue avec la montagne» se termine déjà le 23 mars.
Pratique
«Dialogue avec la montagne», galerie Krisal, 25, rue du Pont-Neuf, Carouge, jusqu’au 23 mars. Tél. 022 301 21 88, site https://krisal.com Ouvert du mardi au vendredi de 14h30 à 18h30, le samedi de 10h30 à 17h.
lien vers l’article numérique : https://www.bilan.ch/story/galerie-a-carouge-jacques-pugin-et-thomas-crauwels-face-a-la-montagne-663878580386
2021 Météore N°10, Audrey Magat
2021 La Désalpe 2.0 dans METEORE du 13 Décembre 2021 No 10
Désalpes 2.0
Elles avancent, gracieuses, fleurs et cloches
autour du cou, dans une lente procession
vers le bas de la vallée. Mais leur chemin est
pixélisé, les reliefs écrasés. Le photographe
plasticien Jacques Pugin a utilisé des images
de Google Earth auxquelles il a superposé des
photographies de désalpes prises par drone.
En télescopant ces images empreintes de tradition
à la modernité des images numériques,
Jacques Pugin porte un regard interrogateur
sur les effets de l’industrialisation croissante
sur les traditions pastorales.
Détourés, puis délicatement intégrés au
montage, les paysans et leurs bêtes écrasent
les paysages numériques. Jacques Pugin
développe ce concept de Désalpes 2.0 en
2019 alors qu’il est exposé au Musée Gruérien
(Fribourg) qui lui demande de travailler sur
les régions. Depuis longtemps fasciné par
les poyas, peintures naïves de l’art populaire
fribourgeois qui représentent le rituel de la
montée à l’alpage, l’artiste ambitionne de
détourner les rapports de force ville-campagne
en alliant la technologie aux traditions régionales.
Je voulais montrer la redescente de l’alpage
différemment des images éculées habituelles,
explique le photographe suisse. Ces animaux
passent d’un cadre idyllique, où ils étaient à
l’abri de la civilisation, à la plaine industrialisée.
Les routes sont écrasées, les bâtiments étirés
pour s’aplatir devant les bovins, créant une
atmosphère déroutante entre flou et précision.
2021 L'Alpe No 94 Sophie Boizard
2021 Graffiti rouge dans la revue L'Alpe No 94
Première page photographie de Laurence Piaget-Dubuis
2021 mars, RTS, Gilles De Diesbach
2021 reportage de Gilles De Diesbach pour la RTS 19h30 du 19 mars 2021
2021 mars, RTS, Julie Evard (RTS)
2021 Interview de Julie Evard RTS
Invitation par Julie Evard sur le plateau de la RTS (radio télévision suisse), le 9 mars 2020
lien vers la diffusion : 7:01 Jacques Pugin: portait d’un photographe fribourgeois reconnu dans le monde entier
2020 novembre, Go Out!, Aurore de Granier
2020 Beauté désolée
Vers l’article numérique de Aurore de Granier Beauté désolée
2020 26 octobre, RTS, Vertigo, Florence Grivel, Suisse
2020 lʹexpérimentateur
Il gratte, il découpe, il peint, il sʹamuse avec lʹart numérique, le photographe suisse Jacques Pugin ne cesse dʹexpérimenter. Le Musée gruérien nous invite à découvrir sa première rétrospective. Un parcours thématique en cinq chapitres retrace les différentes phases dʹune œuvre qui couvre plus de quarante ans de création plastique curatée par Audrey Hoareau. Christophe Mauron, conservateur au musée est au micro de Florence Grivel. Musée gruérien de Bulle, Trace Humance Jacques Pugin, jusquʹau 31 janvier 2021.
2020 15 octobre, La Gruyère, Eric Bulliard, Suisse
2020 L'art de fouiller la réalité pour chercher du sens
2020 octobre, L'oeil de la photographie, France
2020 Cheminement photographique de Jacques Pugin
Du 4 octobre 2020 au 31 janvier 2021, le Musée gruérien de Bulle (Fribourg, Suisse) vous invite à découvrir la première rétrospective de Jacques Pugin. Un parcours thématique en cinq chapitres retrace les différentes phases d’une oeuvre qui couvre plus de quarante ans de création plastique.
Depuis ses débuts, dans les années 1970, Jacques Pugin pratique une photographie véritablement expérimentale, en utilisant tous les outils à sa disposition (light painting, photographie numérique, webcams, drones). Ses recherches plastiques se mêlent à une réflexion sur le temps, l’espace et la relation complexe que l’homme entretient avec la nature. Ses travaux les plus connus sont Les cavaliers du diable – une intervention sur des images satellitaires de la guerre civile du Darfour et Sacred Sites – des images de sites culturels et naturels réalisées sur les cinq continents. Une photographie de la série Glaciers a fait le tour du monde. Elle représente le glacier du Rhône protégé par des bâches.
Jacques Pugin est né en 1954 à Riaz (Fribourg, Suisse). Il vit et travaille à Paris depuis 2013. Sa renommée est internationale et son oeuvre fait partie de grandes collections publiques, notamment la collection du Centre George Pompidou à Paris, le Musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône, le Musée d’art et d’histoire de Fribourg, la Collection de la Banque du Gothard et le Musée de l’Elysée à Lausanne. Il est également représenté dans de grandes collections privées. Il a reçu trois années consécutives la Bourse fédérale des beaux-arts (Swiss Art Award).
Pour cette réalisation le Musée gruérien collabore avec la galerie de photographie contemporaine Esther Woerdehoff (Paris) et la commissaire d’exposition Audrey Hoareau (Chalon-sur-Saône). Christophe Dutoit, journaliste et photographe (Bulle), réalise des entretiens vidéo avec Jacques Pugin.
L’ouvrage qui accompagne l’exposition est édité par Sturm und Drang, Zurich. Il reprend le scénario de l’exposition et propose une version élargie de la sélection d’oeuvres. L’introduction est signée par Daniel Girardin, historien d’art et ancien conservateur au Musée de l’Elysée Lausanne. Le design confié à Werner Jeker fait de cet ouvrage un véritable objet graphique. CHF 49.-, disponible au musée et sur le site web de l’éditeur.
Lien vers presse : https://loeildelaphotographie.com/fr/evenement
/tracehumance-cheminement-photographique-de-jacques-pugin/
2020 8 octobre, La liberté, Maud Tornare, Suisse
2020, Une quête de traces et de sens
Le Musée gruérien consacre une exposition rétrospective à l’œuvre du photographe Jacques Pugin
MAUD TORNARE
Bulle » Tracehumance, la nouvelle exposition du Musée gruérien à Bulle, met en lumière le travail de Jacques Pugin, photographe plasticien à la renommée internationale, né à Riaz en 1954 et établi à Paris depuis 2013. «Il s’agit de la première rétrospective de l’œuvre de Jacques Pugin. C’est une grande exposition pour un grand artiste dont le travail mondialement connu reste méconnu dans sa région d’origine», résume la directrice du musée Isabelle Raboud-Schüle. Mise sur pied avec la collaboration de la galerie de photographie contemporaine Esther Woerdehoff à Paris et de la commissaire d’exposition Audrey Hoareau, l’exposition retrace en cinq chapitres thématiques les différentes étapes d’une œuvre qui couvre plus de quarante ans de création plastique.
Une Désalpe 2.0
Depuis ses débuts dans les années 1970, Jacques Pugin pratique une photographie expérimentale où les recherches plastiques se mêlent à une réflexion sur le temps, l’espace et la relation complexe qu’entretient l’homme à la nature. L’artiste rejette l’idée de vérité photographique. Sa démarche se caractérise par ses interventions dans les images lors de la prise de vue ou a posteriori via différentes techniques. «Des images qui, au-delà d’un premier abord esthétique, transmettent un message, un témoignage, parfois politique ou idéologique mais toujours implicite», décrit la préface de la monographie consacrée à son œuvre et publiée à l’occasion de l’exposition.
Sa dernière série, Désalpe 2.0, s’inscrit pleinement dans cette approche originale et engagée. Réalisée dans le canton de Fribourg en 2019, cette enquête photographique inédite constitue le point de départ de l’exposition. Quinze tirages de grand format mettent en scène des troupeaux défilant dans des paysages numériques tirés de Google Earth. Dans ces panoramas d’un nouveau genre, deux mondes se télescopent: des scènes paysannes se superposent à des décors irréels et pixélisés dans lesquels vaches et armaillis se détachent au-dessus de routes déformées, de bâtiments écrasés et de voitures aplaties.
«La désalpe est une fête mais ce sont aussi des troupeaux qui rentrent dans la plaine et retrouvent l’urbain après avoir passé l’été dans des pâturages extraordinaires à l’abri du béton», souligne Jacques Pugin. Une réflexion qui fait aussi écho à celle du musée sur la place de l’agriculture et des traditions dans une région en plein développement.
Inventorier et témoigner
L’exposition, qui a pour ambition de dégager les lignes de force et le caractère innovant du travail de Jacques Pugin, met en évidence ses œuvres phares en les documentant et en les reliant aux autres travaux du photographe. Le travail de ce pionnier du lightpainting est marqué par la quête obsessionnelle des signes et des traces qu’elles soient créées par l’homme ou par la nature. Une dimension que l’on retrouve dans ses premiers travaux comme dans ses œuvres les plus connues.
Dans la série Les cavaliers du diable, le photographe compose ainsi un mémorial visuel de la guerre civile au Darfour dont les traces se lisent à travers une constellation lumineuse créée à partir des images satellitaires des villages détruits. Pendant plus de quinze ans, Jacques Pugin s’est également rendu aux quatre coins de la planète pour composer Sacred Site, un inventaire photographique de sites culturels et naturels réalisés sur les cinq continents. L’exposition montre aussi à voir le travail d’un photographe sensible à la cause écologique. Sujet central de ses recherches, la montagne, dont il dresse des portraits, s’y révèle à la fois fragile et spectaculaire.
Jusqu’au 31 janvier au Musée gruérien, à Bulle.
lien vers l’article : https://edition.pagesuite.com/popovers/dynamic_
article_popover.aspx?artguid=bc8f7ff6-f61e-43d6-8776-a24a1247de2b&appid=917
2020 7 octobre, seniorweb, Maja Petzold
2020 Erde und Spuren des Menschen
07.10.2020 – Maja Petzold
Erde und Spuren des Menschen
Unter dem Titel „Tracehumance“ zeigt das Musée gruérien in Bulle FR Werke des Fotografen Jacques Pugin. Zum ersten Mal in der Schweiz sind Werke dieses experimentell arbeitenden Fotokünstlers aus vierzig Jahren seines Schaffens ausgestellt.
Auch den französischsprachigen Besucherinnen und Besuchern in Bulle muss der Kunstbegriff „Tracehumance“ erklärt werden: trace steht für die Spuren, die der Mensch auf der Erde hinterlässt – Spuren aller Art – , transhumance ist der Fachbegriff für Weidewirtschaft, wie sie als Alpwirtschaft in den Schweizer Bergen betrieben wird, aber auch Wanderweidewirtschaft, also wandernde Herden, von Hirten betreut. Es gibt wohl auch in unserem Land noch einzelne umherziehende Schafherden.
Alpwirtschaft gehört zu den wichtigsten Traditionen nicht nur des Freiburger Landes. Vor kurzem wurde beantragt, diese Form der Bewirtschaftung der Berggebiete ins UNESCO-Weltkulturerbe der immateriellen Güter aufzunehmen. Auch im Museum nimmt diese Tradition einen wichtigen Platz ein, obwohl, wie Kurator Christophe Mauron betont, dies bei weitem nicht das einzige Ausstellungsthema ist. Jacques Pugin seinerseits erzählt, dass er sich seit seiner Kindheit für das Alpleben interessierte und immer noch in Kontakt steht mit befreundeten Bauern. Diese Familie hat er über mehrere Jahre beim Alpabzug fotografiert, das letzte Mal im September 2019.
Pugins Aufnahmen entstehen nicht einfach in seinem Apparat. Seit den Anfängen seines Fotografenlebens reizte es ihn, die Abzüge zu bearbeiten, in gewissem Sinne Spuren darauf zu hinterlassen. – In den 1970er……..
lien vers l’article complet : https://seniorweb.ch/2020/10/07/erde-und-spuren-des-menschen/
2020 septembre, L'Alpe No 90, Sophie Boizard
2020 septembre, L'Alpe No 90
Glaciers, Le compte à rebours par Sophie Boizard
Lien vers la publication : https://www.lalpe.com/wp-content/
uploads/ouverture-portfolio-scaled.jpg?fbclid=IwAR1qPsX
semzdBPZqkwpaZbrfTb1h7sbd1xOlOuNoikymy-zm-i5u6RpkNCc
2019 29 octobre, Le Nouvelliste, Sarah Wicky, (Suisse)
2019 On ne reste pas de glace
Article de Sarah Wicky, Le Nouvelliste du 29 octobre 2019,
A l’occasion de l’exposition collective à l’espace Graffenried à Aigle en Suisse, avec Emile Gissler, George Steimann, Jacques Pugin, Laurence Piaget-Dubuis, Mathieu Gafsou, Thomas Flechtner.
2019 24 octobre, l'invitée de Coraline Pauchard sur la RTS, 1er partie, (Suisse)
2019 l'invitée de Coraline Pauchard sur la matinale de la RTS
L’invitée du 5h-6h30 – Première partie – Jacques Pugin, photographe plasticien suisse sur la RTS, Radio télévision Suisse
A l’occasion de l’exposition collective à l’espace Graffenried à Aigle en Suisse, avec Emile Gissler, George Steimann, Jacques Pugin, Laurence Piaget-Dubuis, Mathieu Gafsou, Thomas Flechtner.
lien vers l’article : https://www.rts.ch/play/radio/redirect/detail/10790357
2019 24 octobre, l'invitée de Coraline Pauchard sur la RTS, 2ème partie, Suisse
2019 l'invitée de Coraline Pauchard sur la matinale de la RTS
L’invitée du 5h-6h30 – Deuxième partie – Jacques Pugin, photographe plasticien suisse sur la RTS, Radio télévision Suisse
A l’occasion de l’exposition collective à l’espace Graffenried à Aigle en Suisse, avec Emile Gissler, George Steimann, Jacques Pugin, Laurence Piaget-Dubuis, Mathieu Gafsou, Thomas Flechtner.
lien vers l’article : https://www.rts.ch/play/radio/redirect/detail/10790360
lien vers la video : https://www.rts.ch/play/radio/la-matinale-5h-6h30/video/linvitee-du-5h-6h30-video-deuxieme-partie-jacques-pugin-photographe-plasticien-suisse?id=10810393
2019 19-20 octobre, 24 heures, Rebecca Mosimann, (Suisse)
2019 Quels glaciers pour demain ?
Par Rebecca Mosimann, journaliste.
«Que restera-t-il dans le souvenir collectif après la disparition totale des glaciers?» interroge l’artiste Laurence Piaget-Dubuis à travers son installation à l’Espace Graffenried, à Aigle. Son questionnement, mis en scène dans le cadre de l’exposition «Glaciers ultimes», résonne particulièrement aujourd’hui à l’heure où la jeunesse se mobilise face à l’inaction politique en matière de réchauffement climatique. Ce dernier a déjà profondément modifié le visage des glaciers suisses comme en témoigne cette nouvelle exposition installée au deuxième étage de cette belle bâtisse historique entièrement rénovée au coeur du bourg de la cité aiglonne. Partie des aquarelles du peintre local du XIXe siècle Emile Gissler, dédiées à ces paysages glaciaires immaculés, la commissaire Maéva Besse a convoqué le regard de cinq artistes-photographes suisses contemporains dont le travail explore, chacun à leur manière, l’évolution et les enjeux actuels autour de ces espaces naturels menacés.
Jacques Pugin
Depuis 40 ans, la montagne inspire le photographe né en Gruyère qui intervient volontiers dans ses clichés pour rendre compte de la réalité. Après sa série «Glaciers», composée de photos aériennes prises avec un drone et qui constatent de l’intervention de l’homme dans le processus du réchauffement climatique, Jacques Pugin entre ici dans l’imaginaire: ses plans superposés captés en vidéo lui permettent ainsi de reconstruire les glaciers (Moiry, entre autres), dans un monde rêvé à travers un subtil jeu de transparence.
Laurence Piaget-Dubuis
L’artiste valaisanne engagée en faveur de l’environnement a créé l’installation «Disparu» spécialement pour l’exposition. Le glacier qui recule est au coeur de sa démarche qui cherche à l’inscrire sous une forme matérielle. Tel un vecteur de mémoire, avec plusieurs couches d’interprétation. À partir de photographies du glacier d’Aletsch prises en relief, le rouge (chaud) et le bleu (froid) créent un effet en trois dimensions qui explore la ligne d’équilibre du 0 °C. Plus ce dernier monte en altitude, plus le glacier fond. Quant au double lit sur lequel le visiteur est invité à se coucher, il symbolise
MatthieuGafsou
Le photographe lausannois a exploré les Alpes dans une série du même nom entre 2009 et 2012, exposée aussi bien au Musée de l’Élysée qu’en Russie ou au Cambodge. Dans ce cliché capturé sur le glacier du Rhône, Matthieu Gafsou dénonce l’impact du tourisme de masse, «le désir de contrôle de l’homme sur la montagne. Il met des bâches pour prévenir sa fonte dans un but économique afin de permettre au public de visiter la grotte de glace située dessous. Cet enfant, là juste au bon moment, apporte une ambiguïté. Il m’a touché.»
Emile Gissler (1874-1963)
Le glacier d’Orny représenté (ci-dessous) par le peintre aiglon Emile Gissler témoigne de cette vision romantique si chère aux artistes de son époque: le sentiment de vertige ressenti face à la puissance de la nature. Son aquarelle aux tons bleutés et aux silhouettes déchirées évoque cette pureté aujourd’hui disparue qui contraste d’autant plus avec les regards des photographes actuels confrontés, eux, à leur usure, conscients aussi de leur fragilité et de leur précarité.
2017 Tribune de Genève, 3/11/17, Irène Languin (Suisse)
Suaires blancs pour glacier à l'agonie
Vendredi 3 Novembre 2017 dans la Tribume de Genève (Suisse) par Irène Languin, article lors de l’exposition à la Galerie Krisal à Carouge/Genève, novembre 2017
Suaires blancs pour glacier à l’agonie
Décryptage d’une oeuvre Le photographe suisse Jacques Pugin documente les marques que laisse l’homme dans le paysage. La galerie carougeoise Krisal expose actuellement ses images de glaciers.
Il offre au ciel une échine mordue par le soleil, reposant sur la montagne son grand corps meurtri. On devine sa faiblesse mais il conserve une dignité hiératique, tel un animal blessé dont la fierté refuse d’abdiquer. L’homme a recouvert les flancs souffrants du glacier d’immenses draps blancs, dans l’espoir de retarder la progression du mal. Ces linceuls, toutefois, paraissent bien dérisoires: souillés, désordonnés par les bourrasques, ils jonchent le sol, rendus à leur inutilité par cette nature qu’ils prétendent protéger.
Œuvre de Jacques Pugin, cette saisissante photographie est à voir dès samedi chez Krisal Galerie à Carouge. Intitulée Glaciers, l’exposition regroupe onze clichés pris entre 2015 et 2017 sur les monts valaisans. Cette série s’inscrit dans la continuité de ce que l’artiste né en Gruyère en 1954 fait depuis longtemps: témoigner de l’empreinte humaine sur le paysage. «J’ai eu envie de montrer ce qui se passait dans nos montagnes, explique-t-il. En Suisse et ailleurs, les glaciers sont en train de fondre.» Afin d’aller au plus près des séracs, le photographe a usé d’un drone, offrant des vues intimes et inexplorées de ces glaces dont on peut douter aujourd’hui de l’éternité.
Réalisé le 4 août 2015, cet instantané a une histoire particulière. «Je commençais ce projet, j’étais en repérage sur le glacier du Rhône, raconte Jacque Pugin. D’habitude, les bâches tiennent bon mais là, elles étaient enroulées sur elles-mêmes, sans doute après un coup de vent. La photo s’imposait: je n’avais pas mon matériel, alors j’ai sorti mon iPhone.» Preuve, si besoin était, qu’une image forte – celle-ci s’est retrouvée tirée à près d’un mètre de hauteur au Musée de l’Elysée, à Lausanne, au début de l’année – ne nécessite nullement une débauche de moyens.
D’une beauté poignante, la scène résume le vaste chaos que l’humanité imprime à la Terre et le sentiment d’abandon qui s’en dégage semble annoncer la fin de l’histoire. Car ceux qui effectuent pieusement ce geste réparateur sur les glaces sont les mêmes qui contribuent à leur destruction. C’est en effet pour préserver l’activité touristique sur le site que les suaires immaculés sont déployés chaque printemps.
Irène Languin
Version numérique TdG : https://www.tdg.ch/suaires-blancs-pour-glacier-a-l-agonie-544976342969
2017 La Gruyère, 9 février 2017, Christophe Dutoit (Suisse)
2017 La Gruyère, 9 février 2017, Christophe Dutoit (Suisse)
article lors de l’exposition « Sans limite, photographies de montagne » au Musée de l’Elysée, Lausanne, Suisse
Après avoir grandi à Bulle, Jacques Pugin a fait carrière entre Zurich, Genève et Paris. Photographe reconnu sur le plan international, il expose plusieurs images au Musée de l’Elysée. Rencontre.
par Christophe Dutoit
Pour les Français, Jacques Pugin est suisse. Pour les Genevois, il est genevois. Et pour les Fribourgeois, il est gruérien. «Je reviens régulièrement à Bulle pour revoir mon papa», sourit le photographe désormais installé à Paris, après avoir vécu six ans à Barcelone. Depuis le 25 janvier, il montre plusieurs de ses images au Musée de l’Elysée, à Lausanne, dans le cadre de la très belle exposition Sans limite. Photographies de montagne.
Et, depuis deux semaines, son image du glacier du Rhône drapé de tissus a fait l’objet d’innombrables publications dans la presse suisse et européenne. Elle a même eu droit à une double page dans Libération de samedi dernier. Un honneur plutôt rare pour un Bullois d’origine.
Jeudi dernier, Jacques Pugin était de retour à Lausanne, pour échanger son tirage du glacier du Rhône contre un format plus grand. «J’ai fait cette image le 4 août 2015 avec mon iPhone. Chaque année, on couvre le glacier à l’endroit où est creusée la grotte pour les touristes. Est-ce peine perdue? Je n’en sais rien. Lorsque j’ai vu cette scène, je n’avais pas mon matériel photo avec moi. Les bâches blanches étaient enroulées sur elles-mêmes, sans doute après un coup de vent. A un moment donné, il faut faire l’image. Car, seul le résultat compte…»
Tirée à plus de 100 centimètres de hauteur, elle est d’une beauté phénoménale. Comme abandonnés à eux-mêmes, les linceuls blancs semblent dérisoires face à la force de la nature. «Plusieurs photographes ont réalisé la même image après moi. La mienne est peut-être plus dramatique, à cause de la présence de cette échelle.» Comme si la scène – de théâtre – avait été abandonnée.
Au premier étage de l’Elysée, Jacques Pugin expose en outre deux Cervin de sa série Day after day. De 2009 à 2015, il a enregistré sur son ordinateur plus de 1800 images issues de webcams pointées vers la célèbre montagne. «Il se prend tellement d’images aujourd’hui, pourquoi en faire davantage?» se questionne le photographe de 63 ans, qui s’inscrit dans le mouvement de la postphotographie, théorisée par Robert Shore.
Pixels éclatés
«Je détourne l’image de son rôle initial de montrer la météo à Zermatt. Je récupère des fichiers informatiques de 50 Ko et je les ouvre dans Photoshop. Selon la manière dont le logiciel les extrapole, les pixels éclatent, la netteté change complètement. Fortement agrandie, l’image photographique devient picturale.» De près, l’image s’avère en effet presque abstraite. Sur le tirage de gauche, le Cervin est même imperceptible dans la subtilité de ses noirs. Lorsque le spectateur s’éloigne, il voit soudain la montagne apparaître, presque comme par enchantement. «Ma démarche consiste moins à représenter la réalité qu’à faire ressortir l’image à laquelle je désire aboutir.» A côté des tirages, les 1800 images défilent à 24 images/seconde sur un petit écran, comme une lente métamorphose de la réalité.
Au rez-de-chaussée, Jacques Pugin montre un tout autre Cervin, extrait cette fois de la série La montagne s’ombre (2005-2013). «Pour ce travail, j’ai cherché à épurer un maximum mes images, pour ressentir l’essence de la montagne.» Devant son écran – son «laboratoire numérique» – le photographe force les contrastes et éteint les couleurs parasites pour ne conserver qu’un monochrome bleu sur fond blanc. «Au moment de la prise de vue, je vois l’image finale. Fondamentalement, je ne modifie pas l’architecture de l’image.» Une fois encore, le terme «pictural» revient à sa bouche. Comme à l’époque de La montagne bleue (1995-1998) lorsqu’il dessinait au crayon gras sur ses images arrêtées tirées de vidéos. «Désormais, je suis passé au crayon informatique. L’important, c’est d’aboutir à une image.»
«Aussi bien les petites culottes que les côtelettes»
Jacques Pugin a grandi à la rue du Pays-d’Enhaut, à Bulle. «Je passais souvent devant l’atelier de Joël Gapany, se souvient le photographe né en 1954. Quand j’avais 14-15 ans, il m’a permis de faire des portraits dans son studio. A cette époque, il était ma principale source d’inspiration.» Quelques années auparavant, le garçon avait reçu son premier appareil, avec lequel il se souvient avoir photographié ses copains lors de courses d’école.
A l’âge de 18 ans, le jeune homme part à Zurich et pratique la photographe en autodidacte. «Je n’avais pas les moyens de faire l’Ecole de Vevey. Je vivais de petits boulots. La photographie n’était pas vraiment considérée comme un métier. Mais mon père ne m’a jamais empêché de poursuivre.»
En 1977, il expose à la Galerie 38 de Suzanne Abelin, au cœur de Niederdorf, l’un des premiers espaces d’exposition dédiés à la photographie en Suisse. L’année suivante, il suit sa compagne à Genève et ouvre son premier atelier. «Je travaillais beaucoup pour les magasins de photo, je faisais pas mal de tirages noir et blanc.»
«Ecrire avec la lumière»
En 1979, il obtient une première Bourse fédérale des arts appliqués, puis, les années suivantes, il décroche consécutivement trois Bourses fédérales des beaux-arts. Il réalise alors sa série Graffiti greffés, où il «écrit avec la lumière» le temps d’une longue pose (technique du light painting). «J’avais déjà en tête cette idée de traces dans l’image.» Depuis cette époque, Jacques Pugin est l’un des rares artistes photographes à vivre de son métier. «Mes travaux artistiques m’ont permis d’être photographe. Avec ces bourses, j’ai pu acheter ma première Sinar (appareil photo professionnel). Comme je connaissais bien le milieu artistique, j’ai réalisé des reproductions de tableaux pour toutes les galeries genevoises. C’était mon gagne-pain. De fil en aiguille, j’ai collaboré avec des agences de publicité, puis avec Migros et Coop. Pour eux, je photographiais aussi bien les petites culottes que les côtelettes.»
Jacques Pugin avoue lui-même n’avoir pas été «un grand photographe publicitaire», même s’il a travaillé dans les domaines ultrapointus de l’horlogerie et de la bijouterie. «En 1996, j’ai acheté mon premier dos digital. L’investissement était important, mais certains clients étaient intéressés.» Sans nostalgie, il embrasse alors le numérique à bras-le-corps.
La trace de l’homme dans le paysage
Dans les années 2000, le Genevois d’adoption entreprend de nombreux voyages, en particulier dans les déserts d’Afrique, d’Inde et d’Amérique du Sud pour le projet Sacred site, soutenu par la Fondation Leenaards. «J’ai fait le tour du monde durant huit mois.» En Australie, il photographie près d’Ayers Rock des lieux sacrés que les aborigènes entourent d’enclos afin de les protéger. «Ces traces témoignent de la présence de l’homme dans le paysage.» Il approfondit cette question avec sa série Les cavaliers du diable (2013), sur les traces des vestiges de la guerre civile au Darfour. Aujourd’hui, il se consacre pleinement à ses travaux artistiques, notamment en lien avec les glaciers et la montagne.
2017 Libération du 4 février 2017, Clémentine Mercier (France)
2017 Libération du 4 février 2017, Clémentine Mercier (France)
DANS DE BEAUX DRAPS
Plusieurs éléments de cette photographie pourraient laisser croire qu’une pièce de théâtre s’apprête à être jouée dans ce décor de glacier. A moins que les acteurs sagouins n’aient déjà fui les planches après la représentation, abandonné l’échelle pour monter sur scène et les draps sales en guise de rideau. Participaient-ils à une nouvelle manifestation d’art lyrique ? A un tableau inédit de la disparition de l’homme tel que théorisée par l’historien d’art Thomas Schlesser ? A moins que ce ne soit l’installation d’une œuvre de Christo ?
La vérité est plus prosaïque. Depuis plusieurs années, il n’est pas rare de voir la lutte contre le réchauffement climatique prendre la forme de couvertures synthétiques. On l’a observé au col des Grands Montets sur le glacier d’Argentière, par exemple. Sur la photo, il s’agit du glacier du Rhône, en Suisse, qui chaque été est recouvert de bâches pour le tenir au frais. Mais si on protège les glaciers, c’est pour mieux les exploiter. Le photographe suisse Jacques Pugin s’en est rendu compte lorsqu’il est tombé sur cette scène d’apocalypse en 2015, après une tempête : «Il y a une raison écologique et commerciale au recouvrement des glaciers. Le glacier du Rhône est accessible en voiture. On y trouve un magasin et un restaurant. Il y a surtout une grotte creusée que l’on peut visiter contre un prix d’entrée. Si on le recouvre, c’est pour le rentabiliser le plus longtemps possible.» Le linceul souillé de cette photographie peut se contempler dans une exposition à Lausanne ou se méditer en ce jour, pour la zone C, de début de vacances, désormais espacées pour remplir les stations de sports d’hiver. Que celui qui annule ses congés de février lève la main.
2017 Bilan du 27 janvier 2017 Etienne Dumont (Suisse)
2017 Bilan du 27 janvier 2017 Etienne Dumont (Suisse)
27 janvier 2017, Bilan, Suisse, par Etienne Dumont
article lors de l’exposition « Sans limite, photographies de montagne » au Musée de l’Elysée, Lausanne, Suisse
2017 RTS du 24 janvier 2017, Laurence Froidevaux (Suisse)
2017 RTS du 24 janvier 2017, L. Froidevaux (Suisse)
Interview réalisée par Laurence Froidevaux, diffusée le mardi 24 janvier 2017, interview paru lors de l’exposition « Sans limite, photographies de montagne » au Musée de l’Elysée, Lausanne, Suisse
ou sur Internet : http://www.rts.ch/play/radio/six-heures-neuf-heures-le-samedi/audio/sans-limite–photographies-de-montagne?id=8307148
2017 Le matin WE du 22 janvier 2017, Isabelle Bratschi (Suisse)
2017 Le matin WE du 22 janvier 2017, I. Bratschi (Suisse)
Double page dans « Le matin dimanche » le Week End du 22 janvier 2017 (Suisse),rédigé par Isabelle Bratschi
article lors de l’exposition « Sans limite, photographies de montagne » au Musée de l’Elysée, Lausanne, Suisse
2016 Infrarouge, décembre 2016, Aurelie des Robert
2016 Infrarouge, décembre 2016, Aurelie des Robert
décembre 2016
INFRAROUGE, France, Par Aurelie des Robert
article paru lors de l’exposition « La montagne s’ombre » Fusalp, Paris, exposition organisée par la galerie Esther Woerdehoff
Toujours à la recherche de nouveaux procédés, le photographe suisse Jacques Pugin sait se faire multiple. Qu’il soit précurseur du Light Painting ou observateur concerné de la guerre au Darfour – dont il montrera les ravages par les technologies de Google Earth dans Les Cavaliers du Diable –, son regard interpelle.
C’est sans doute pour cela que la galeriste Esther Woerdehoff, lorsqu’elle est approchée pour une carte blanche par la griffe la plus chic du ski français, Fusalp, a choisi de la consacrer à Jacques Pugin. D’autant plus que sa série La Montagne s’ombre réalisée entre 2005 et 2013, se prêtait tout particulièrement à cette collaboration. Ici comme dans le reste de son œuvre, Pugin redessine et sublime les traces de la présence de l’homme au cœur de ces paysages spectaculaires. Lignes droites, courbes, ombres et lumières, obtenues à l’aide de longues pauses ou de procédés informatiques, se jouent du regard du visiteur ; et soulèvent la pensée et le questionnement, encore et toujours. Qu’il embrasse la couleur ou la délaisse pour le noir et blanc, voire le négatif, il manie avec brio un mordant incisif qu’il module au gré des sujets.
En 1995, pour sa série La Montagne Bleue, l’artiste ajoute à ses techniques habituelles le crayon de couleur, qui donne ainsi une nouvelle texture à ses pièces. Encore plus contrastée, la montagne révèle alors toute sa force. Toujours plus innovant, c’est d’un drone que Jacques Pugin s’est équipé pour sa dernière série, Les Glaciers. L’appareil, pourtant technologique en diable, devient simplement le prolongement de son regard de photographe, lui permettant de plonger dans les méandres de ces strates de glace millénaires. Le travail au long cours d’un passionné de montagne, ne pouvait que toucher Mathilde Lacoste, directrice artistique de Fusalp, qui depuis déjà quelques années invite chaque saison un artiste à exposer sur les murs du flagship parisien de la marque. Une exposition à découvrir d’urgence. Jusqu’au 30 mars 2017.
2015 sept.info N° 7 décembre janvier 2015, par Esther Woerdehoff
2015 Sept.info (Suisse)
Une montagne qui se meurt
Vu de loin, vu de haut, le glacier du Rhône semble d’un blanc immaculé. Mais quand le photographe suisse Jacques Pugin s’en rapproche, il découvre un chaos de pierres et de poussière des moraines. Et puis, posées dans ce décor, des piles de couvertures, des planches et une échelle…
Ces équipements sont prêts pour la prochaine bataille contre le soleil et le réchauffement planétaire. Dérisoires. Ralentir la fonte de la glace, sauver le glacier ne peut que nous renvoyer au labeur absurde de Sisyphe. En l’état actuel, il faut se rendre à l’évidence: les mers gelées des Alpes sont perdues. Depuis 1950, le glacier du Rhône a perdu 350 mètres d’épaisseur; 40 au cours des dix dernières années.
L’été 2015 a été celui de tous les records de chaleur. Les amateurs de vacances s’en sont réjouis. Pour nos Alpes, en revanche, cet été s’est apparenté à une épée de Damoclès, tranchante et cruelle; chaque journée a fait maigrir le glacier du Rhône de 10 à 12 cm d’épaisseur.
En trois semaines de canicule, il a reculé de 6 mètres. Une perte que ne compenseront pas les prochaines chutes de neige hivernales.
Un glacier qui disparaît est un processus impitoyable, inexorable: une montagne qui se meurt, ainsi que Jacques Pugin l’a photographié.
Equipé d’un drone, tel un rapace, l’artiste glisse entre les liés et les déliés, explorant agilement ces beautés naturelles. Son oeil posé sur le dos du glacier, il trouve la masse gelée recouverte de grands draps blancs, tels des linceuls funèbres avant l’heure.
Au milieu de ce théâtre d’un nouveau genre, au milieu des ballots de draps qui restent à déployer, gît une échelle abandonnée. Comme si dans cet instantané absurde, il y avait encore un espoir de remonter le temps.
2015 ledélit, 22 septembre 2015, rédigé par Yves Boju dans le cadre du mois de la photo à Montréal
2015 Le Délit (Canada)
Rêves de guerre
Allez viens, on est bien!» Voilà ce que ne dirait pas l’exposition de Jacques Pugin sur les dégâts de la Guerre du Darfour. Elle dirait plutôt qu’il est possible d’appréhender la douleur et le mal de manière esthétique.
Dans le cadre du Mois de la Photo de Montréal, divers photographes nous invitent à réfléchir sur un thème plus global que celui de leurs propres expositions: celui de la condition post-photographique. Késako? La remise en question de l’art photographique face à la sursaturation d’images, de ses canons qui évoluent au fur et à mesure que nous valorisons de plus en plus l’accessibilité à l’image par rapport au contenu de l’image elle-même, et enfin du rôle de l’auteur qui fait face à sa propre évolution en une période de temps minime.
Jacques Pugin est un artiste qui fait valoir son point de vue sur cette évolution dans Les Cavaliers du Diable, présentement au Centre Phi. Il utilise tout d’abord des images qui ne sont pas ses propres clichés mais qui proviennent de Google Earth: le premier pas de l’artiste post-photographique qui admet l’évolution. Ces clichés représentent à l’origine des traces noires sur fond de sable rouge, vestiges des ruines des maisons et des clôtures de villages victimes de guerre civile. En leur appliquant un double-traitement, Pugin transforme ces images de manière singulière. Il retire d’abord les couleurs des photographies puis les inverse: le noir devient blanc et le blanc devient noir, ce qui laisse apparaître des formes à priori incompréhensibles mais qui révèlent finalement leur sens avec plus d’explications.
Pugin explique donc: «D’habitude on fait des photographies de guerre où on montre des gens qui se font tuer, moi je voulais faire une image […] qui représente autre chose, presque des voûtes célestes.» À première vue, c’est en effet l’impression que donnent ces images noires tachetées de lumière. La tête dans les étoiles, on pourrait seulement se dire «c’est beau», se promener pour voir les œuvres les unes après les autres puis repartir en ayant l’impression d’avoir passé une nuit d’été allongé dans l’herbe à contempler le ciel. On pourrait, oui. Seulement chaque image est accompagnée de sa description qui nous ramène aussitôt sur terre. «Lieu: Angabo. Statut: Détruit. Structures détruites: 1000 sur 1000. Année de l’attaque: 2006.» Un frisson très semblable à celui de la première lecture du Dormeur du Val de Rimbaud, celui qui vous fait froid dans le dos. Ces clichés ne mettent pas fin à l’éternelle réactualisation des problèmes de la guerre mais arment nos questions de sens artistique pour les voir d’une manière différente.
«Tout ce qui était brûlé et noir devient blanc comme le passage du feu symboliquement parlant.» L’engagement de l’artiste par des moyens actuels et la recherche du symbolique sont sans doute deux représentations du nouveau rôle du photographe d’aujourd’hui. La manière dont l’exposition de Jacques Pugin ouvre le dialogue à la fois sur la post-photographie et sur la guerre peut être considérée comme remarquable car elle nous étonne, nous fait rêver mais nous positionne aussi face à l’abîme.
2015 L'oeil de la photographie (F) par Christian Caujolle
2015 L'oeil de la photographie (F)
2015 L’oeil de la photographie,
4 mars 2015, Galerie Esther Woerdehoff, France, écrit par Christian Caujolle
La Galerie Esther Woerdehoff présente, jusqu’au 14 mars 2014, deux séries du photographe Jacques Pugin : Les cavaliers du diable et Sacred Site. L’exposition est composée de deux parties, deux points de vue sur un même thème, l’Afrique : tout d’abord un travail en noir et blanc sur les vestiges de la guerre, ensuite des photographies lumineuses en couleur des traces d’une culture ancestrale mais vivante.
On sait que, dès la Première Guerre mondiale, la photographie aérienne joua un rôle important. Outil de renseignement, enregistrement de la forme de tranchées en lacis à décrypter ensuite à des fins stratégiques, une cartographie inédite, héritière des expérimentations de Nadar s’envolant en ballon, balbutiait une fascinante histoire du point de vue, le “vu du ciel”. Il perdure, sous des formes utilitaires ou décoratives. La guerre, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, changeait de dimension, en impliquant simultanément davantage de pays qui allaient vivre le sacrifice d’une génération de jeunes gens et en faisant surgir dans le moindre village un monument aux morts attestant de la saignée. Elle s’accompagnait aussi d’une modalité alors inédite de la “photographie appliquée”. Sur ces topographies, l’homme est absent. Elles serviront pourtant à le détruire parce qu’elles ont aidé des généraux à déterminer avec une précision plus “chirurgicale”, comme le disent ceux qui veulent faire croire aux guerres “propres”, où il fallait frapper en priorité, quel champ il fallait noyer de bombes, quel boyau il fallait gazer, à l’assaut de quel tumulus il était préférable d’envoyer des gamins se faire étriper. Photographies, stratégie, tactique.
On redécouvre aujourd’hui, un siècle plus tard, ces images qui sont devenues à la fois des documents et des graphismes. Qu’est-ce que je vois sur une photographie ?
Presque un siècle après Verdun, c’est au Darfour, au cœur de l’Afrique, que les Janjawids, les « cavaliers du diable », ont fait disparaître 300 000 êtres humains, hommes, femmes, enfants, pendant que la communauté internationale, pétrie de bons sentiments officiels, se bouchait les yeux et les oreilles. Entre temps, à l’occasion du second conflit mondial et en raison d’une conception de la guerre qui se voulait plus « scientifique » dans ses critères de destruction de l’homme, le terme de génocide est apparu. « Solution finale ». Le statut et les fonctions de la photographie avaient, eux, déjà changé. On était au début du temps du doute face à ce que l’on considère comme « l’âge d’or » du reportage, celui du témoignage visuel par enregistrement codifié de moments, de faits, d’événements, massivement relayé et publié par la presse. On savait déjà que bien des images du premier conflit mondial étaient des photomontages et avaient été utilisées à des fins de propagande et non de connaissance.
Le doute sur la fonction de ces images – est-ce qu’une photographie peut informer, et sur quoi, de quoi ? – n’a, depuis, fait que s’accélérer avec le déclin prévisible d’une presse ignorant que la télévision avait pris le relais pour dire, plus efficacement, ce qui se passait sur le terrain. Et, de toutes façons, les photographes, les journalistes, les cameramen aussi, arrivaient toujours après que les viols aient eu lieu, après que les villages aient été incendiés, après que l’horreur ait été perpétrée. Restaient parfois des cadavres. Mais, s’ils sont pour certains photogéniques, les cadavres, en photographie, sont bien souvent équivalents, d’un conflit à l’autre, d’un continent à l’autre, d’une désespérance à une autre. Litanie funèbre qui ne dit rien, empêtrée qu’elle est dans le « réalisme » apparent de la photographie. L’enfer étant toujours pavé de bonnes intentions, la pratique journalistique de la photographie, encore nourrie des illusions des exceptionnels moments de la chronique de la guerre du Vietnam touche ses limites. Naïfs ou retors, sincères ou désespérément accrochés à une volonté de survie, des professionnels tentent encore, en vain, de survivre. Il leur manque l’humilité d’aller revoir Los desastres de la guerra de Goya. Ils n’ont pas, à temps, franchi le pas vers le documentaire radical débarrassé d’illusions ou vers l’acceptation de leur inévitable subjectivité. Hélas.
Entre temps, le monde a radicalement changé. Les images et leur statut également. Et leur nature s’est diversifiée, est devenue plus complexe. Tout comme leur utilisation. Nous sommes passés du temps de la photographie, d’un vingtième siècle dont l’image argentique a constitué l’essentiel de la mémoire visuelle à une autre ère, celle de l’image. La photographie tenait le monde à distance – question fondamentale de sa pertinence, de sa « justesse » – et tentait vraisemblablement, dans une forme de délire dominateur, de substituer au réel l’intégralité de sa représentation en images. En faisant semblant de le « reproduire fidèlement » et de l’enregistrer, elle le rendait irréel. Elle le rendait d’autant plus inaccessible que l’expérience première du monde, qui fut physique, transitait d’abord et de plus en plus par sa transcription. Au temps de l’image, cette dernière n’est plus extérieure mais structurelle. Et, comme elle est devenue majoritairement virtuelle, comparable aux flux financiers et boursiers, elle détermine largement la vision première. Une vision devenue illisible de par l’énormité de la masse de clichés produits et mis en circulation. Flots en perpétuel changement, en enrichissement aussi rapide que les destructions immédiates qui les accompagnent, crue indéchiffrable qui nous renvoie à ce statut d’ « analphabète » de l’image que prévoyait déjà Walter Benjamin.
Aujourd’hui, au temps des représentations majoritairement virtuelles et instrumentales, l’univers est sous contrôle d’outils de mise en forme. Caméras de surveillance – la collecte du son n’est pas en reste -, délire paranoïaque sécuritaire que ne font qu’aggraver les menaces terroristes bien réelles, l’œil n’est plus seulement dans la tombe mais juché sur l’orbite – tiens, comme celle de l’œil – des satellites. Surveiller, surveiller tout, en disant que c’est pour savoir, dans un délire de pouvoir. Relire Michel Foucault.
Les satellites enregistrent, transmettent, permettent de conserver un temps, d’accumuler des données codées, des combinaisons de chiffres. Elles sont ensuite recolorées, dans la grande tradition américaine de la NASA, pour proposer des visions séduisantes du monde. Tout aussi peu dénuées de « vérité » que la photographie analogique sur laquelle nous avons fondé des croyances en train de s’écrouler. Nous regardons comme de simples images des agencements de formes que les scientifiques qui ont voulu les générer dans leur processus de recherche savent interpréter. Interpréter, pas croire. Savons-nous ce qu’elles signifient ? Comme jadis, comme avant, c’est leur mise en contexte, leur usage qui déterminera leur fonction, qui leur permettra, ou non, de faire sens.
Qu’est-ce que je vois ? Et quand je vois, qu’est-ce que je sais ? Je vois des formes et je ne sais rien d’autre que ce que je porte en moi dans l’effort de re-connaissance de ces formes que j’effectue. Parce que la photographie n’informe pas, je projette en elle, vers elle, ma propre connaissance, effective ou ayant été transmise par des images préexistantes. Je décrypte aussi, si j’ai été éduqué à cela, le contexte dans lequel elles me sont proposées, présentées, afin que je perçoive l’intention de celui qui me les donne à voir.
Les caméras embarquées sur les satellites balayent, inlassablement, la surface du globe – des autres planètes également – et tentent de ne rien laisser échapper à cet enregistrement obsessionnel. Elles ont donc conservé trace des villages brûlés au Darfour entre 2003 et 2006. Ce n’était pas parce qu’elles cherchaient cela, simplement parce qu’elles « voient » tout. En résultent des images en couleur, mises en couleur, réalistes ou pas. Sur l’une d’entre elles, des maisons brûlent, feu immense surplombé de fumée noire ; sur d’autres, dans des étendues presque désertiques, beiges, des points, noirs, un peu de rouge. D’autres, interprétatives, laissent penser qu’il y a des arbres. Des marques écarlates, posées par des analystes, désignent les habitations détruites. Je n’en sais pas davantage que cette organisation abstraite des teintes. Voir n’est toujours pas savoir.
A quoi pourraient bien servir ces images ? Jacques Pugin leur a trouvé une fonction : à poser une question. A poser les questions précédentes, à les mettre en forme en tout cas. Il a ôté la couleur, a retrouvé le noir et blanc dont le graphisme nous éloigne des représentations figuratives et nous renvoie implicitement aux débuts de la photographie et à sa tradition. Pour s’en rapprocher encore, il a choisi de les inverser, de retourner aux origines, au négatif, à ce qui, dans d’autres temps, était fondateur en photographie : une empreinte, une matrice rendue possible par la lumière se confrontant aux volumes du réel pour le mettre à plat. Le re-présenter.
Ce que je vois, ce ne sont toujours que des formes. Ce pourrait être des incisions au stylet sur une plaque noire pour faire surgir dans une organisation de lignes, la blancheur de la matière sous-jacente. Goya aussi incisa des plaques, d’acier. Pour graver, en noir sur le blanc du papier, les désastres de la guerre.
Jacques Pugin s’approprie des formes existantes, créées par d’autres, produites par des machines. Attitude contemporaine s’il en est. Il les interprète pour nous proposer d’autres images, les siennes, qui disent sans hausser le ton : comment, aujourd’hui, peut-on représenter la guerre ?
2014 L'oeil de la photographie (F) par Christian Caujolle
2014 L'oeil de la photographie (F)
2014 L’oeil de la photographie, 11 septembre 2014, Getxophoto, Getxo, Espagne, écrit par Christian Caujolle
Les cavaliers du diable
Comment photographier la guerre ? Certainement pas en répétant les images de cadavres, affirme celui qui a décidé de s’approprier et de retraiter les vues satellite des villages brûlés au Darfour — au moins 300 000 morts entre 2003 et 2006 — et pose la question de façon radicale. Débarrassées de leurs couleurs, transposées en négatif noir et blanc les captations de Google Earth deviennent des graphismes. On n’y trouvera certes pas d’informations, mais, incontestablement, de la forme. Ce n’est, à vrai dire, en rien différent de ce qui se passe avec les images issues de la tradition du photojournalisme, qui ne peuvent participer à un processus d’information que dans un contexte qui les accompagne de textes, de chiffres, de graphiques, de mise en page. L’information ne saurait provenir de l’image elle-même, qu’elle ait été réalisée dans la tradition photographique ou qu’elle soit produite par la sophistication des technologies récentes. Les satellites — qui balayent tout, surveillent tout — nous approvisionnent en formes. A décrypter. Tragiques dans le cas présent.
2014 La Côte, 13 mars 2014 (CH) par Céline Gavlak
2014 La Côte, 13 mars 2014 (CH)
2014 La Côte, 13 mars, par CECILE GAVLAK, à la Galerie AD-Galerie, Nyon, Suisse
En plus d’être photographe, Jacques Pugin crée des mots. Son exposition intitulée « La montagne d’ombre et delumière » à l’AD Galerie, à Nyon, est tirée du livre « La montagne s’ombre » qui vient de paraître. Ce verbe pronominal inventé exprime avec justesse l’idée d’une montagne qui se pare elle-même d’une ombre par l’intervention du photographe. Il fallait au moins un tel jeu de mot sonore pour rendre compte de l’effet intrigant qui se dégage des images.
C’est la deuxième exposition que le galeriste Alexandre Devis, auparavant basé à Genolier, organise dans son nouveau lieu sur les quais de Nyon. Lorsqu’on demande aux deux hommes où ils se sont rencontrés, il leur faut peu de temps pour se souvenir qu’ils se sont connus sur une terrasse d’Arles lors des Rencontres photographiques. Pas étonnant pour ces deux passionnés.
Cette exposition marque aussi pour le galeriste un virage en douceur du noir et blanc vers la couleur. Car les prises de vue de Jacques Pugin ont cette particularité d’être dominées par des bleus sombres qui tranchent avecla neige.
Le Cervin et les autres
Sur la douzaine de photographies exposées, on découvre sous des points de vue inattendus et avec des couleursanormales, le Cervin ainsi que d’autres sommets des Alpes, comme le glacier d’Aletsch. On n’échappe pas à l’attrait de certains symboles, les images du Cervin restent celles qui se vendent le plus. « Mais, pour moi, peu importe le lieu photographié, ce n’est finalement pas ça l’important » , souligne Jacques Pugin. Cet amoureux du monde alpin se définit comme peintre plutôt que photographe, à la quête de traces, son obsession qui dure depuis trente ans.
Dans cette série, « La montagne s’ombre », il retouche les photos pour que les ombres sur la roche ou sur la glace deviennent bleues. Derrière, le ciel est d’un blanc qui le rend absent. « Je l’extrais pour ne garder que l’essence de la montagne. Car, dans la réalité, à cette altitude, le ciel est bleu foncé. Je le modifie pour obtenir ce résultat
presque monochrome. » Dans ces paysages, toute forme de vie a disparu. Ni hommes, ni animaux, ni végétation. Seule la force de la montagne, dans une paix immobile et grandiose, se dégage des photographies. Des masses bleues, parfois presque métalliques, lunaires, créent une ambiance de fin du monde.
L’artiste, basé à Paris, réalise ce travail de précision sur des photos numériques avec un logiciel informatique. Jacques Pugin assume. Mais il rappelle que dans le passé, il a longtemps peint directement sur ses photos. Aujourd’hui, seul l’outil a changé. D’ailleurs, à y regarder de près, certaines retouches s’apparentent à des coups de pinceau. « Je travaille avec un crayon digital, le geste est donc le même » , explique-t-il, avec un calme identique à celui qui se dégage de ses paysages.
2014 Le temps, 21 mars 2014 (CH)
2014 Le temps, 21 mars 2014 (CH)
2014 Le temps, 21 mars 2014, Galerie AD-Galerie, Nyon, Suisse
Le photographe suisse Jacques Pugin cherche dans le monde des lieux qui expriment le rapport complexe que l’homme entretient avec la nature.
Modelé par les cultures, les sciences ou les religions, son regard en quête des secrets de l’existence se tourne naturellement vers la mer, les déserts ou les montagnes. C’est là que la violence, l’hostilité et la beauté primitives de la nature mettent l’âme à nu et le corps à l’épreuve. L’exposition présente un aperçu de la réflexion que Jacques Pugin mène depuis bientôt trente ans et principalement des paysages de montagnes Suisse pour la sortie de son nouveau livre «La montagne s’ombre».
2010 Le temps, mardi 16 février 2010
2010 Le temps, mardi 16 février 2010
Menace sur la collection Polaroid, Luc Debraine, mardi 16 février 20010
Dépositaire d’un fonds unique d’images prises par des artistes avec les appareils à développement instantané, le Musée de l’Elyséepourrait devoir le retourner bientôt aux Etats-Unis. Pour être mis aux enchères. Des photographes ne sont pas d’accord Andy Warhol, David Hockney, Robert Mapplethorpe, Robert Frank, Chuck Close, William Wegman, Ansel Adams… Les photographies de la collection Polaroid tiennent le registre de la culture visuelle du XXe siècle. Sans équivalent, ce fonds d’images est déposé dans un entrepôt de Boston (14 000 images) et au Musée de l’Elysée de Lausanne (4500 images). Depuis vingt ans, suite à un accord signé entre Polaroid et le Conseil d’Etat vaudois, le musée lausannois veille sur la part européenne de la collection. Il s’agit d’un prêt de longue durée. Pour William Ewing, le directeur de l’Elysée, l’ensemble de photos est «un vrai trésor patrimonial et artistique».
Mais un trésor en danger. D’un jour à l’autre, le musée vaudois s’attend à devoir retourner l’entier de sa collection à Boston.
Réuni dans un seul endroit, le fonds aura encore davantage de valeur. Celle-ci intéresse au plus haut point les propriétaires actuels de Polaroid, qui tentent de minimiser leurs pertes après la mise en faillite de la société américaine. Polaroid a longtemps été spécialisé dans les appareils photo à développement instantané avant d’être laminé par la photographie numérique. Sa banqueroute en 2008 a été spectaculaire et dévastatrice. La société avait été auparavant rachetée par un financier du Minnesota, Tom Petters, actuellement emprisonné pour avoir monté – comme Bernard Madoff – une frauduleuse chaîne de Ponzi à 3,6 milliards de dollars. Polaroid, créé entre deux guerres par le génial inventeur Edwin Land, en était alors à sa seconde faillite: la première étant survenue en 2001.
Pour payer leurs créances, les propriétaires actuels de Polaroid ont obtenu le droit du syndic des faillites de l’Etat du Minnesota de vendre la collection de photographies. Près de 1200 images, dont une centaine en provenance de la collection déposée à Lausanne, seront mises à l’encan les 21 et 22 juin prochains chez Sotheby’s à New York. Il s’agit bien sûr des Polaroid susceptibles de rapporter le plus d’argent. En particulier les célèbres tableaux photographiques d’Ansel Adams, chantre de la nature sauvage aux Etats-Unis. Sotheby’s mettra 400 Polaroid d’Ansel Adams aux enchères en juin prochain: certains d’entre eux pourraient atteindre le demi-million de dollars. L’estimation totale de la vente oscille entre 7,5 et 11,5 millions de dollars.
L’incertitude demeure sur le sort du reste de la collection, qui conservera après la vente plus de 17 000 images, de valeur inégale il est vrai. John Stoebner, le syndic des faillites, a indiqué l’autre jour au New York Times qu’il avait pris contact avec plusieurs musées, sans succès pour l’instant. Dès le 2 mars prochain, le Musée de l’Elysée exposera sous le titre «Polaroid en péril!» une sélection de 110 photographies issues de la collection déposée dans l’institution depuis 1990. Le but du musée est de sensibiliser le public à la valeur unique de ce patrimoine en partance.
Des artistes de renom sont représentés dans la collection de l’Elysée: Ansel Adams, Manuel Alvarez-Bravo, Walker Evans, Joan Fontcuberta, Gisèle Freund, Robert Mapplethorpe, Helmut Newton, Bernard Plossu, Oliviero Toscani ou Andy Warhol. Le fonds comprend aussi les Polaroid de sept photographes suisses: Béatrice Helg, Alan Humerose, Monique Jacot, Muriel Olesen, Gérald Minkoff, Jacques Pugin et Christian Vogt.
Depuis les débuts de sa constitution (par Edwin Land lui-même), la collection a obéi au principe du donnant-donnant, ou de l’«échange de bons procédés», comme le note Monique Jacot. Polaroid fournissait des appareils et des films aux artistes, qui en contrepartie confiaient quelques-unes de leurs images à la société américaine, pour sa propre collection. Or aujourd’hui, des photographes contestent à Polaroid le droit de vendre leurs images, arguant que celles-ci leur appartiennent toujours. Certains plaident pour que l’intégrité de la collection ne soit pas touchée, ni aux Etats-Unis ni en Suisse, et demandent à William Ewing de ne pas céder à la future injonction américaine. Des photographes exigent que leurs photos leur soient retournées.
D’autres, comme Monique Jacot, estiment au contraire que les règles du jeu étaient claires: Polaroid fournissaient tout le matériel, d’ailleurs généreusement, puis recevait en échange une ou plusieurs photos. «Et c’est en plus un honneur de figurer dans cette prestigieuse collection», ajoute Monique Jacot.
Il est peut-être trop tard pour infléchir le cours du destin. Le syndic des faillites de l’Etat du Minnesota a indiqué que les photographes qui se sentent aujourd’hui lésés auraient dû faire valoir leurs droits en 2008 devant le tribunal américain, au moment de la mise en faillite. L’affaire, on s’en doute, n’est pas terminée.
2009 Tribune de Genève, Jean-Michel Olivier
2009 Tribune de Genève, Jean-Michel Olivier
Blog de Jean-Michel Olivier, Tribune de Genève, 25/11/2009, (CH)
Actuellement se tient, à la Galerie Krisal, à Carouge, une très belle exposition de photographies de l’artiste genevois Jacques Pugin. L’exposition s’intitule « La Montagne s’ombre ». On peut admirer les belles images de Pugin jusqu’au 24 décembre 2009. À ne pas manquer…
Comme Dieu, l’homme est souvent absent des photographies de Jacques Pugin. Qu’il arpente les sables du désert ou qu’il scrute, avec une attention d’orfèvre, les flancs d’une montagne ombreuse, le photographe s’attache d’abord à la nature — comme si l’homme n’était qu’un accident ou une péripétie de l’Histoire. La nature est intacte, dans tout l’éclat de sa beauté, nue comme le premier jour : le désert ouvre sur l’infini et la montagne est toujours sacrée. Nous sommes revenus au Jardin d’Eden : le temps d’avant le désir et d’avant la chute.
Pourtant, l’image est trompeuse. Sur les photographies de Jacques Pugin, la Nature n’est jamais une, ni pure, ni immaculée. Le désert est plein de signes mystérieux ; il est creusé de pistes qui indiquent un chemin, une présence, une issue : quelqu’un est passé par ici, qui a disparu ou s’est volatilisé. Mais où ? Et pourquoi ? De même, la montagne — aussi idyllique soit-elle — est envahie de zones d’ombre qui ressemblent parfois à des ruisseaux de sang, des coups de couteau ou des blessures secrètes. Une montagne sur laquelle planerait une menace…
Comme on le voit : nous ne sommes plus dans la Nature, mais dans le regard d’un artiste qui la recompose.
C’est ce regard qu’il faut traquer au verso des images recueillies au fil des jours et des randonnées, ces images longuement retravaillées, creusées, interrogées, modifiées par la suite. Ces images où la montagne s’ombre et nous regarde.
2006 Cervin Matterhorn top model des Alpes
2006 Cervin Matterhorn top model des Alpes
CERVIN MATTERHORN, top model des Alpes, de Yvan Hostettler, Préface de Esnesto Bertarelli, Editions OLIZANE, 2006
2005 Photographie Internationale No 41
2005 Photographie Internationale No 41
Couverture de Photographie Internationale No 39, Guide de la photographie internationale, Juin – juillet -août 2005
2004 Photographie Internationale No 39
2004 Photographie Internationale No 39
Couverture de Photographie Internationale No 39, Guide de la photographie internationale, décembre 2004 – Janvier – février 2005
2002 Tribune de Genève, No du 5 avril, Etienne Dumont
2002 Tribune de Genève, No du 5 avril
Le désert dédoublé de Jacques Pugin
Le Fribourgeois présente de fausses vues stéréoscopiques.
« Ce qui m’a décidée à exposer Jacques Pugin ? Le besoin de changer de registre. Le corps… Le corps… J’ai beaucoup donné dans ce registre. J’avais besoin d’un côté zen. » Zen, Christine Ventouras. l’animatrice de Krisal de Carouge? Autant demander au Vésuve de se transformer en bouillotte, mais passons. Les vues du désert nigérien et algérien par le Fribourgeois séduisent le regard et pacifient effectivement l’esprit.
Les images, prises en 2001, fonctionnent par couple. « A gauche, vous avez la prise de vue photo brute, à droite l’image vidéo retravaillée par une intervention graphique. » Sur l’ordinateur? L’ordonateur semblerait un mot plus juste. Les crottes de chameaux forment ainsi un alignement digne des menhirs bretons. Le sable blond vire au bleu nuit. Les dunes se retournent au besoin. Il suffit maintenant d’une souris pour déplacer des montagnes. Selon la galeriste, ces paires s’assimilent à notre vue stéréoscopique. Nous ne voyons pas la même chose de l’oeil gauche et de l’oeil droit.» Il s’agit aussi d’une réflexion sur un médium en pleine mutation.
Nous ne saurons bientôt plus ce qui est vrai et ce qui a été retravaillé. « De cette confrontation de deux images naît, peut -être, une autre vision dé la photographie», écrit d’ailleurs Pugin. Les oeuvres, au tirage maximal de 12 « toutes dimensions confondues », gagnent comme celles d’un Andreas Gursky à l’agrandissement le plus fort possible. Le sable en taille naine reste une carte postale. La largeur moyenne élargit déjà l’horizon. L’immense panneau inviterait à l’immersion. La galerie n’en offre hélas aucun de ces « monstres ». Les appartements genevois ne sont pas aussi vastes et profonds qu’une piscine olympique! E. D.
2002 La Gruyère, de P. Gremaud, No 34
2002 La Gruyère, de P. Gremaud, No 34
La Gruyère, de P. Gremaud, No 34, 21 mars 2002
Le désert dédoublé de Jacques Pugin
On a marché sur la dune…
C’est son deuxième retour à Bulle, après une exposition aux Pas Perdus. Le photographe Jacques Pugin, de dimension internationale, expose à la galerie Osmoz. Il présente «La Montagne bleue» et « Les Déserts », qu’il colore.
A la galerie des Pas Perdus, où Raoul Fleury eut le mérite de mettre sur orbite de jeunes artistes. Jacques Pugin exposait en 1977, à l’âge de 23 ans, Depuis lors, quel parcours! Le «press-book.. du photographe, qui vit et travaille à Genève, mentionne une liste impressionnante d’expositions. Citons pêle-mêle Arles (et sa rencontre internationale). Paris, Amsterdam, Boston, Huston, Israël et le Japon, Jacques Pugin ne se «prend pas la tête», La photographie, c’est un moyen, dit-il. « Un peintre utilise son pinceau, j’emploie la photo. Je ne suis pas un reporter ». Flash-back. Durant sa période Bulloise, jusqu’à l’âge de 18 ans, Jacques Pugin a la chance de rencontrer Joël Gapany. Qui lui prête son labo, ses « outils ». Avec lui, il réalise des photos de mariage, i1 m’a permis de toucher à l’image professionnelle… A 18 ans, Jacques Pugin va vivre à Zurich. Boulots à la petite semaine. Mais déjà cette passion pour la photo: « Je l’avais en point de mire » Après trois ans, cap sur Genève.
Petits boulots toujours. Et puis, cette évidence chez l’autodidacte: « Si je veux vivre de la photo, je dois être professionnel. » Il s’applique à « reproduire » des tableaux et des objets d’art. Avant de décrocher de réels contrats, il décroche des prix: bourse fédérale des Beaux-arts durant trois années consécutives (1980 à 1982), bourse des arts appliqués, bourses de la ville de Genève. Le film est solidement amorcé. Tout s’enchaîne, Jacques Pugin travaille pour des «griffes» importantes: produits de luxe comme les bijoux, les montres, les parfums. Actuellement, il partage son temps entre cette face publicitaire et sa propre création, ce qu’il appelle sa « raison de vivre ».
L’oeil gauche et l’oeil droit.
Un prix encore, l’importante bourse Leenaards, à Lausanne, vient de relancer ses travaux, en 2001. Elle distingue un artiste reconnu, mais qui au surplus présente un projet. Pour Jacques Pugin, c’est sa suite intitulée Les Désert, i1 en présente une série à la galerie Osmoz, Prises au Niger et en Algérie, ces images sont des diptyques. Et Jacques Pugin explique que son oeil gauche voit ce qui est réel, tandis que le droit travaille dans l’imaginaire. D’où ces images passant souvent du jaune au bleu. Un désert dont les cailloux deviennent des signes, la dune qui se résume à un trait soulignant son « épaule ». Ou encore ce cercle tracé dans le sable qui devient comme l’empreinte de quelque engin spatial: on a marché sur la dune…
Alchimie de l’image
Celle expérience des déserts, Jacques Pugin va la poursuivre prochainement en Mauritanie. Dans l’attente, il présente sa suite intitulée. La Montagne bleue, qui date de 1998. Ici, c’est tout un travail alchimique qui précède le résultat, impressionnant. Le photographe passe d’une image vidéo « arrêtée » à un tirage sur papier photo. Puis il colorie ce tirage avec des craies, rephotographie le résultat numériquement et retravaille l’image à l’ordinateur. La dernière opération consiste à coller le papier au dos d’un support de plexiglas. La plus grande photo atteint 180 cm sur 240! L’artiste y dégage des lignes pour obtenir dos formes « primaires », souvent la pyramide.
De l’atavisme dans cette Montagne bleue, lui qui est né (à Bulle) dans un pays enclos de montagnes? « Quand j’étais gosse, j’ai eu mon premier appareil à 12 ans. Je m’amusais à photographier les copains d’école. Ce n’est pas du paysage. » Ces travaux sont donc surtout imaginaires. L’essence de La Montagne b1eue, on la trouve dans ce texte Jean-Michel Olivier, qui a publié le livre avec Jacques Pugin, aux Ides et Calendes: « Cantique à la lumière, aux rochers, à la neige, au vent qui siffle entre les défilés de glace. Mais aussi chant d’amour à la photographie qui enregistre cette lumière et ces rochers, garde trace de la neige, célèbre par l’image la montagne et son défilé de fantÔmes. » PG
2001 Le temps du 28.11.2001 (CH)
2001 Le temps du 28.11.2001 (CH)
2001 Le temps, 21 mars 2001, Nicole Dufour, La Fondation Leenaards désigne ses lauréats
La fondation Leenaards a remis mardi ses nouvelles bourses de soutien à des artistes basés dans les cantons de Vaud et Genève.
Chacun des bénéficiaires de cette cinquième volée reçoit 50 000
francs afin de se concentrer sur ses travaux créatifs, pour ceux qui exercent en parallèle un autre travail tel que l’enseignement, ou à «faire le grand choix du professionnalisme» pour les plus jeunes, indique Jean-Jacques Cevey, président.
Les bénéficiaires ont été désignés par un jury composé notamment de Pierre Keller, Jean-Pierre Pastori, Bernard Campiche et Renée Auphan. Ces lauréats 2001 sont le jeune percussionniste et orchestrateur Thierry Besançon qui, à 21 ans, compte aller étudier la musique de films en Californie; les écrivains Corinne Desarzens et Yves Laplace, les peintres Sylvie
Fleury, Jean-Luc Manz et Olivier Saudan, la flûtiste et chanteuse Delphine Gillot, 25 ans, qui étudie actuellement à l’Opéra Studio de la Royal academy de Londres; le pianiste Cédric Pescia; le compositeur genevois d’origine chinoise De-Qing Wen; et, pour la première fois, un photographe, Jacques Pugin.
Outre ces 500 000 francs dévolus aux bourses de soutien, la Fondation, née de la volonté puis de l’héritage d’un industriel flamand retiré dans le canton de Vaud, verse chaque année quelque deux millions et demi de francs dans le domaineculturel. La clé de répartition accorde environ les trois quarts de cette somme à des projets vaudois et un quart à des initiatives genevoises. Entre 70 et 100 institutions ou particuliers bénéficient de ces dons, remis pour des réalisations ponctuelles.
Outre le soutien à la culture, la Fondation investit également dans le domaine social et de la santé ainsi que dans la recherche scientique (Le Temps du 22 novembre).
«Léger resserrement» des dons en 2002
Puisque les montants investis sont prélevés sur les intérêts du capital déposé par Antoine Leenaards, les marchés boursiers ont une influence sur l’activité de la Fondation. En 2002, en raison de la morosité ambiante, ses responsables prévoient un «léger resserrement» des subsides, qui atteignent chaque année quelque 10 millions de francs toutes catégories confondues.
2000 SCENE magazine, No135 octobre par Jean-Michel Olivier CH
2000 SCENE magazine
2000 SCENES magazine No135 par Jean-Michel Olivier
Depuis quelques années, Bienne est devenu la ville de la photographie.
Après d’autres artistes prestigieux, elle accueille, pour un mois, au Photoforum PasquArt, le photographe genevois Jacques Pugin, sans conteste l’un des artistes les plus intéressants de sa génération.
Les lecteurs de SCÈNES connaissent bien le travail de Jacques Pugin ; le public suisse, hélas, un peu moins. Né à Bulle en 1954, il se passionne très vite pour la photographie, grâce au petit Instamatic qu’on lui offre à 12 ans, premier appareil d’une longue série. Mais c’est au cours des années 70 que s’affirment à la fois sa vocation, et l’originalité de son regard.
Première série d’images importante, Graffiti greffés, utilise la lumière comme un crayon dans le paysage. Nous sommes au début des années 80 et Pugin obtiendra, pour ce travail, une première reconnaissance officielle, sous la forme d’une bourse fédérale des Beaux-Arts. En outre, Graffiti greffés (I et II) paraîtra en portfolio grâce aux bons soins du galeriste Engelberts.
Toujours curieux d’expériences nouvelles, Pugin travaille, dans les années 90, sur le thème de « la trace dans le monde physique », puis poursuit sa recherche sur des images video.
L’aboutissement de ce travail, à la fois lent et opiniâtre, donnera la très belle série de La Montagne bleue, images obsessionnelles et envoûtantes qui déclinent, sous toutes ses nuances, l’air transparent et bleu des cimes.
Pour accompagner ces images, nous écrivions, en 1998 :
La montagne est d’abord une image, c’est-à-dire un réseau de traces. Depuis longtemps, le photographe ne se contente pas de prendre des clichés : après les avoir imprimés, il intervient sur leur texture à l’aide d’un crayon gras, d’abord, à la manière d’un peintre ou d’un dessinateur, puis il saisit numériquement l’image nouvelle (car coloriée) sur un ordinateur pour la retravailler en y traçant des ombres et des figures géométriques, comme le ferait un architecte. De la texture première (trace, déjà, d’une enquête en montagne), Pugin tire donc une sorte d’architexture : une image longuement travaillée, ordonnées, composée, qui est sans doute plus vraie que la première.
La mer, le désert, la montagne Aujourd’hui, outre les planches originales de La Montagne bleue, Pugin présente à Bienne un travail entrepris il y a quelques mois : État des lieux. Au bas des images apparaissent des chiffres et des abréviations qui indiquent l’heure et le point précis de l’endroit (latitude et longitude) d’où la photo a été prise, c’est-à-dire le point de vue dans l’espace et le temps.
« Ce qui m’intéresse, précise l’artiste, c’est dans un premier temps le lieu, puis l’intervention dans l’image afin de la transformer et de la détourner finalement de son aspect référentiel ou réaliste. Si on le désirait, en cherchant à respecter les données géographiques indiquées, on pourrait retrouver exactement le même point de vue, à un autre moment, avec une autre lumière. »
Ces images d’une grande beauté (dont certaines agrandies aux dimensions d’un tableau de 2 mètres sur 2,5) explorent trois lieux différents : la mer, le désert et la montagne.
Dans la perspective du photographe, c’est le début d’une entreprise plus vaste et qui consisterait à parcourir de nombreux lieux du monde pour les prendre en photo, imaginant, à chaque fois, les diverses possibilités d’intervention sur ces images.
Jean-Michel Olivier
2000 journal du Jura, CH, 14/10/2000, Montagne en vedette
2000 journal du Jura, CH, 14/10/2000, Montagne en vedette
2000 Article de Natalie Rüfenacht, Bieler Tagblatt
2000 Article de Natalie Rüfenacht, Bieler Tagblatt
2000 Article de Natalie Rüfenacht, Bieler Tagblatt
du 9 octobre 2000
1998 Le Matin, 21/12, article de Catherine Prélaz, (CH)
1998 Le Matin, 21/12, article de Catherine Prélaz, (CH)
Le Matin, 21/12/1998, article de Catherine Prélaz, (CH)
1998 Info Dimanche, Louise Reno, 05/07/1998, CH
1998 Info Dimanche, Louise Reno, 05/07/1998, CH
Louise Reno, Info dimanche, no 9, 5 juillet 1998
Bleu comme l’indicible…
Jacques Pugin est l’un des fondateur du Centre de la photographie de Genève. C’est aussi un fou de montagne, qu’il parcourt inlassablement à toutes les altitude. Il en rapporte des images entre ombre et lumière, entre peur et fascination, qui donnent à voir l’invisible. Ici, c’est la plume féconde de Jean-Michel Olivier qui leur renvoie l’écho des mors. Séduit par le regard de Jacques Puginm l’écrivain genevois a laissé courir son imagination tout au long des images, comme on y tracerait un chemin. Il les a choisies, il en a déterminé l’ordre, afin qu’elles nous racontent une histoire, tout comme le texte.
Mais les photographies ne sont pas là pour illustrer les mots, ni les mots pour servir de légendes aux images. Chacun des deux cheminements créatifs est essentiel à la compréhension du tout. Et ce tout demeure un insondable mystère, celui de la montagne qui nous élèbe ou nous ensevelit, nous offre le ciel à toucher du doigt ou le précipice dont on ne revient pas.
Les oeuvres de Jacques Pugin sont à l’origine des images vidéo, qu’il tetravaille au crayon ou à la gouache, avant d’utiliser l’ordinateur pour en tedessiner la géométrie, tracer des lignes, des triangles,des ombre évocatrices. Comme l’écrivain, il ressent ce besoin de s’approprier la réalité, de la triturer, avant de la redonner à voir différemment. Jean-Michel Olivier y retrouve « ce procédé qui cnsiste à retravailler plusieurs fois un texte, jusqu’à lui trouver ses lignes de forces ».
Passionné par l’image, l’homme des mots éprouve aussi la fascination du bleu, « la couleur la plus profonde, celle qui approche l’indicible, une forme de transcendance. Le bleu est insaisissable, mystique. Mon défi était de dire le bleu avec des mots ». Sur les pentes de « La Montagne bleue », deux poètes se sont rencontrés.
« La Montagne bleue », Jacques Pugin et Jean-Michel Olivier, dans la collection Photoarchives, aux Editions Ides et Calendes
1998 Info dimanche, no 8, 28/06/, Patrick FERLA, (CH)
1998 Info dimanche, no 8, 28/06/, Patrick FERLA, (CH)
Patrick FERLA, Info dimanche, no 8, 28 juin 1998
CETTE PEUR BLEUE, BLEU DU DÉSERT…
Jean-Michel Olivier est écrivain, Jacques Pugin photographe. Ils se rencontrent sur » La Montagne bleue « , un petit livre de la collection Photoarchives qui sort de presse. Le voyage, dans le texte, commence à Bali où Jean-Michel Olivier s’est rendu récemment. Ce grand garçon blond, au regard doux, toujours émerveillé par les matins du monde, écrit comme il respire. Aux Éditions de L’Âge d’Homme, il a publié voici deux ans » Les Innocents « , roman pamphlétaire jubilatoire mettant en scène Genève. Celles et ceux qui croient » faire » la ville. Puis, l’an dernier, trois nouvelles rassemblées sous le titre » Le Dernier Mot « , trois balades autour de la mort, apparemment sans queue ni tête. Et un raton laveur. À la Prévert.
Fondateur et collaborateur, aujourd’hui, de la revue » Scènes Magazine « , Jean-Michel Olivier raconte, dans » La Montagne bleue « , la nouvelle aventure de Jacques Pugin. Jacques a 12 ans lorsqu’on lui offre son premier appareil, un Instamatic. Quatre plus ans, il travaille pendant les vacances d’été pour s’offrir un Minolta. La photographie sera sa partition de vie. Ainsi, en 1978, Jacques Pugin ouvre un atelier à Genève.
Il y collectionne les rencontres, les émotions, voyage en Grèce et utilise la lumière » comme un crayon dans le paysage « . Neuf ans plus tard, après quelques expositions personnelles, Jacques Pugin est invité à l’Elysée par Charles-Henri Favrod. Il y reviendra en 1988. Entre-temps, Pugin est passé par Arles, Paris, Cologne, Cracovie et Genève, sa vie s’est enrichie, des amours l’ont traversée – c’est sa biographie qui le dit. Le voici maintenant au pied de » La Montagne bleue « , le Cervin, notre montagne sacrée écrit Jean-Michel Olivier. À Bali, rapporte l’écrivain, les maisons sont orientées dans la direction du volcan Batur. Ce volcan, situé au nord-est de l’île, est vénéré par les Balinais. Étrange relation avec la montagne où la nuit – bleue – coule à pic, d’un coup, virant au noir artificiel. Jean-Michel Olivier a cette image qui saisit tout : » Crépuscule de théâtre plutôt que nuit en haute montagne. » Et d’ajouter : » Méfions-nous de la nature. «
L’image plus vraie
Nul ne songerait à le contredire en découvrant les étranges et sublimes vidéogrammes, ciel peint, orages bleus, qu’a fixés Jacques Pugin. Qui donne à voir, tel un monstre rugissant de son antre… le Matterhorn. Emblème helvétique, idée reçue dont le photographe tire une sorte d' » architexture « , image patiemment travaillée. Jean-Michel Olivier, s’il explique la démarche du photographe, indique encore comment l’art rend l’image plus vraie que celle révélée par le regard. Beauté irréelle, amour de la géométrie : dans ce livre rare, le travail poétique de l’écrivain tient du tourbillon de neige.
1998 Tribune de Genève, 27-28/06/1998 par Serge Bimpage
1998 Tribune de Genève, 27-28/06/1998, (CH)
Tribune de Genève, article de Serge Bimpage, le 27-28 juin 1998
DIEU QUE LA MONTAGNE BLEUE EST BELLE !
Heureuse coïncidence: au moment où l’on peut visiter la magnifique exposition sur la peinture Suisse entre réalisme et idéal, l848-l906 (au Musée Ram jusqu’au 13 septembre), paraît un savoureux opuscule intitulé La Montagne bleue. Fruit d’un duo formé de l’écrivain Jean-Michel Olivier et du photographe Jacques Pugin, tous deux Genevois, cette plaquette mérite le détour. Et pour pas mal de raisons. C’est un bel objet, conçu à l’ancienne et sous cellophane comme savent le concocter les éditions neuchâteloises Ides et Calendes, spécialisées dans les ouvrages d’art. Avant de mériter son contenu, tout comme le randonneur en quête de sommet, le lecteur doit payer de sa personne en découpant les pages. loin de nos mœurs impatientes, l’exercice n’en est pas pour autant rébarbatif. En délivrant ainsi les feuillets à l’aide d’un coupe-papier, le lecteur participe à la construction du livre.
Des sommets d’une sensualité redoutable.
Et il en est récompensé. Voici qu’apparaît le Cervin, immense clitoris dans la pénombre du crépuscule, redoutable et fascinant, » Gare à celui qui s’aventure sur ces chemins de glace, seul, sans carte et sans équipement ! Car souvent, au détour d’un rocher, c’est un esprit malin qui guette le voyageur.
» On croise en frissonnant le peuple fantôme des sapins enneigés, on risque ses pas vers d’autres photos. L’ascension commence. Une fois familiarisés avec le terrifiant théâtre d’ombre et de lumière des sommets, nous voilà de plain-pied dans l’autre monde. Sur la paroi, en contre-jour, un triangle blanc, un delta de lumière. » Pris dans un tourbillon de neige, le voyeur (1e voyageur) est aspiré par cette blancheur miraculeuse, et condamné, peut-être, à lui donner du sens. «
Loin de tomber dans le piège des horizons faciles, le texte de Jean-Michel Olivier est une progression à double entrée. Commentant la cinquantaine de photos de Jacques Pugin, il se révèle simultanément comme une histoire en soi et une initiation au travail du photographe. » Chacune des images, explique l’écrivain, est recomposée, retravaillée et coloriée à la manière d’un tableau. » Dans l’ordre de leur fabrication, ce sont d’abord des images peintes, au crayon de couleur ou à la main, puis digitalisées (saisies numériquement), et enfin imprimées.
La découverte d’un photographe
Surtout, Jean-Michel Olivier donne à voir comment Pugin s’y prend pour » corriger la nature » et retrouver, à force d’interventions sur l’image première, le plan originel qui a présidé, bien avant que l’homme ne les connaisse, à l’éclosion des montagnes. » Chez lui, la montagne n’est plus le siège d’une transcendance, d’un Dieu ou d’un secret, comme elle l’était chez les grands romantiques : c’est le lieu d’une expérimentation active des possibilités de la photographie. «
Les références littéraires sont nombreuses et pertinentes. Rousseau, Coxal, Sangsue, Colette, Chappaz ne sont pas la pour la figuration. Ils viennent éclairer la relation singulière de l’homme avec ces cimes de l’Oberland, telle celle de la Jungfrau (la Jeune Vierge) qui lance un défi au Moine et à l’Ogre qui la regardent. Sensuelle, la démarche de Jean-Michel Olivier l’est résolument. Et de façon multiforme. Ce n’est pas un hasard si, empoignant à bras le corps la question du rapport entre l’artiste et sa créature, il fait appel à Barthes, Kandinsky et Mallarmé.
En sorte que l’aventure de ce petit ouvrage pourra tout aussi bien être appréciée par les amoureux de la montagne ou de la photographie que par les puristes de la sémiologie et de la critique. Quant au contraste entre le traitement futuriste des photos et la façon surannée de ce livre objet, il ne fait qu’ajouter à notre plaisir.
1993 Tribune de Genève, par Francoise Nyffenegger
1993 Tribune de Genève, 13-14/02/1993
Tribune de Genève, 13-14/02/1993, Onze artistes font « Escale » au Musée Rath(CH).
1990 La Suisse, article de Jean-Michel Oliver
1990 La Suisse, Les trace de Jacques Pugin
La Suisse, article de Jean-Michel Oliver, 28.12.1990
Les traces de Jacques Pugin
GENÈVE – Epris de grands espaces et d’horizons illimités, le photographe Jacques Pugin aime à saisir, au vol, les traces inscrites dans la neige, le sable, ou le bleu du ciel. On peut voir ses oeuvres, jusqu’au 15 janvier, au Centre de la photographie. Portrait d’un chasseur d’éphémère.
PAR JEAN-MICHEL OLIVIER
Malgré le nombre impressionnant de ses expositions, le public genevois connaît mal Jacques Pugin. C’est le lot, sans doute, de bien des photographes, qui aiment à disparaître, pour mieux se cacher, derrière leurs images.
Soif de liberté
Pourtant, le travail de Pugin mérite un détour. En dehors de ses qualités purement esthétiques (ses photos sont très belles), il montre une quête d’une grande pureté, qui ne s’attache qu’à l’essentiel. « Ce qui guide mon travail avoue Pugin, c’est une soif toujours plus grande de liberté. Il y a quelques années, j’aimais inscrire, dans mes photos, des traces « artificielles » qui modifiaient l’image elle-même. Aujourd’hui, mon travail est plus intuitif, plus spontané. »
En même temps qu’elle s’éloigne du superflu, la photographie de Pugin aspire aux espaces sans frontières. Ciels immenses, mers invitant à la baignade, dunes de sable qu’un chemin désolé traverse: autant de paysages à couper le souffle, et dans lesquels Pugin, grand promeneur devant l’Eternel, aime à traquer l’éphémère (le sillage d’un avion dans le ciel, une marque de pas dans le sable, le trait d’écume d’une vague déferlante).
« Avant, ce qui m’intéressait, c’était de fabriquer des images, comme un peintre invente une figure ou un motif qui n’existerait pas sans lui. Maintenant, j’ai l’impression de redevenir un simple photographe. Comme un reporter, je me contente de reproduire et de sélectionner ce qui frappe mon regard. À ma manière, je rapporte des traces visibles de ce que les hommes ont fait. Traces d’un travail, d’une présence ou d’un simple passage. Traces qui bientôt s’effaceront. » Quelle est la vie d’un photographe professionnel, à Genève, en 1990?
Culturel
« Comme partout ailleurs, c’est une double vie! Mon activité de photographe publicitaire me permet de poursuivre un travail plus personnel. La photographie, pour moi, est quelque chose de culturel, au sens large du terme. C’est-à-dire d’absolument pas commercial. Et tant qu’elle restera confinée dans une galerie ou un musée, qui sont pour moi une manière de ghetto, elle ne trouvera pas son vrai public, qui est tout un chacun. »
J.-M.O.
« Trace dans le monde physique», photographies de Jacques Pugin, jusqu’au 15 janvier 1990, au Centre de la photographie, Maison du Grutli.
1990 Tribune de Genève, (CH) par Etienne Dumont
1990 Etienne Dumont, Tribune de Genève, (CH)
Etienne Dumont, Tribune de Genève, 17-18 novembre 1990
Jacques Pugin au centre de la photographie Genève, (CH)
Le ciel est bleu. Très bleu. Sur certaines images du Maroc, il apparaît même franchement violet. C’est que Jacques Pugin, pour sa «Trace dans le monde physique Il, utilise un procédé tout à fait spécial. Ses photographies carrées sont tirées par Michel Fresson selon un procédé personnel qui garantit quasiment l’éternité aux couleurs. Curieux, le résultat perd tout réalisme. On se croirait au mieux devant de la peinture, au pire face à une photocopie. Né à Bulle en 1954, vivant et travaillant à Genève, Jacques Pugin a beaucoup exposé. Il a été publié à de nombreuses reprises. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’un inconnu. La suite aujourd’hui exposée au Centre de la Photographie, et qui est appelée à voyager, se caractérise par la quasi absence de l’être humain, dont il ne subsiste plus que des traces. Il peut s’agir de meules de foin, d’ornières de voitures ou de traces d’avion dans le ciel. Elles prennent, on l’aura compris, une dimension symbolique.
1989 Tribune de Genève, 30/09/1989, (CH)
1989 Tribune de Genève, 30/09/1989, (CH)
Tribune de Genève, 30/09/1989, (CH)
Simples portrait d’animaux
Centre de la photographie de Genève
1987 PHOTOGRAPHIE, No 7, 1987, (CH)
1987 PHOTOGRAPHIE, No 7, 1987, (CH)
1987 PHOTOGRAPHIE, No 7, 1987, (CH)
avec Hartwig Klappert, Jacques Pugin, Alain Ceccaroli, Jean-Jacques Dicker
1987 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE 10/1987, CH
1987 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE 10/1987, CH
1987 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE No 10/1987 CH
Avec Hartwig klappert, Jacques Pugin, Alain Ceccaroli, Jean-Jacques Dicker, Otto R. Weisser, Dieter Matthes, Christian Herb, Ulrich Pfeiffer, Eberhard Grames, Gerhard Vormalt, Hans Christian Adam, Peter Rathmann, Bernd Zwillich, Rolf Hapke, Susumu Nishinaga
1987 Le Liberté, dimanche 22/02/1987, (CH)
1987 Le Liberté, dimanche 22/02/1987, (CH)
Article de Claude Schuard, exposition au Musée de l’élysée
Jacques Pugin photographe de lumière
Né 50 ans plus tôt, Jacques Pugin serait peut-être devenu peintre. A 18 ans, ce Bullois né en 1954 a préféré la photographie à la toile sans renier pour autant cette dernière. Aujourd’hui installé à Genève où Il s’affirme dans la photo publicitaire, Jacques Pugin n’en continue pas moins de cultiver ses jardins secrets: une photo créative récompensée par plusieurs bourses fédérales, d’arts appliqués d’abord puis des beaux-arts, documentés par quelques expositions individuelles, dont la dernière en date, au Musée de 1’Elysée à Lausanne. Une belle confirmation pour ce peintre de la lumière, autodidacte en tout mais pas amer pour autant.
Jacques Pugin appartient à cette catégorie de photographes qui n’ont pas rencontré dans le milieu familial de leur adolescence la compréhension qu’ils attendaient. Du moment que la photo est accessible à tout le monde, pensaient ses parents, pourquoi en faire profession?
Pas sérieux, ont-ils dit. Jacques Pugin ne s’est pas découragé pour autant. Additionnant les stages, de Zurich à Genève, il a suivi son petit bonhomme de chemin. Soumettant ses photos aux jurys fédéraux, il a alors bénéficié de plusieurs bourses qui lui ont permis de monter son studio. D’acquérir le matériel nécessaire a ses activités professionnelles: la photo publicitaire qu’il pratique seul, la plupart du temps. L’automne dernier, pourtant J.Pugin a pris sa revanche en accueillant des stagiaires de l’Ecole de photographie de Vevey. L’autodidacte était vraiment reconnu.
Pub et créativité
Lorsque nous l’avons rencontré à Genève dans son studio situé dans un immeuble moderne à quelques pas de la gare, J. Pugin bataillait au téléphone avec un directeur d’agence. 11 voulait pour ses futures prises de vue un ciel peint de 4 m’A 1’autre bout du fil, on lui conseillait de se débrouiller avec un fond bleu ou de chercher un ciel ailleurs. Hélas! en photographie aussi, les ciels se déchirent et ne s’échangent donc pas facilement! Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les photos créatives de Pugin ne l’aident pas dans le domaine publicitaire. Les directeurs; d’agence, dit-il, se méfient de cette dualité, la créativité desserre plus qu’elle n’appuie. Qu’à cela ne tienne. Jacques Pugin qui rencontra à Genève des artistes conceptualistes tels que Ducimetière a développé une photographie originale qui tient dans un subtil équilibre entre prise de vue et intervention personnelle. Après « Graffiti greffés », il expose aujourd’hui à Lausanne le résultat de ses travaux d’été 1986. Des photos couleurs de paysages dans lesquelles il intervient en maniant une sorte de pinceau de lumière. Fixant son appareil sur un trépied, il prend d’abord la photo du paysage choisi – lieu célèbre tel que le Cervin mais aussi sous-bois, etc. – puis il attend la tombée de la nuit. A ce moment, faisant se déplacer dans le paysage devenu invisible une petite lumière, il inscrit ainsi sur la pellicule une sorte de trace immatérielle.
Voici trois ans, Pugin avait commencé par inscrire dans ses photos un objet référence – une corde par exemple – qui à chaque fois marquait sa présence. Avec le rayon lumineux, il retourne de plain-pied à la photographie des origines, qui est dessin de lumière. Cette démarche, inaugurée à Fribourg, lors de la dernière triennale où il fut invité à utiliser le studio Polaroid a depuis lors fait l’objet de publication en revue. Aujourd’hui, Jacques Pugin dit avec un peu de révolte et d’amertume dans la voix que ses images suscitent déjà quelques imitations. Un risque inévitable qui l’oblige ainsi à aller de l’avant, à rendre ses recherches toujours plus cohérentes. 11 faut croire que ses efforts ont été reconnus par les jurys fédéraux successifs puisque à son âge et malgré ses activités professionnelles, le jeune photographe compte déjà à son actif un beau palmarès.
1986 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 3, CH
1986 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 3, CH
1986 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 3, CH
avec (Sélection) Gabriele Basilico, Evergon, Bernard Faucon, Robert Mapplethorpe, Andreas Müller-Pohle, jacques pugin…
1984 Halle Sud, journal de la Galerie
1984 Halle Sud, journal de la Galerie, Genève, CH
Halle Sud, journal de la Galerie, Genève, CH,
article de Charles-Henri Favrod 1984
Deux temps, trois mouvements
La photographie n’en finit plus de faire parler d’elle. C’est qu’elle s’accommode des modes, de toutes et de tous les modes, s’appliquant à déranger par la multiplicité des genres qu’elle illustre. Et, comme elle introduit toujours la notion du temps et du mouvement, elle peut même prétendre à la métaphysique dans le plus banal des clichés.
Toute photographie est un document, accès instantané au réel qu’elle restitue à chaque fois qu’on la regarde. Et du même coup, elle établit l’éloignement et l’irréalité du réel, elle introduit le vertige, comme toute mise en mémoire.
The hero is he who is immorably centred précise Emerson, traduit ainsi par Baudelaire : Le héros est celui-là qui est immuablement concentré. J’y vois volontiers une définition de la photographie qu’on peut d’ailleurs, en passant, dire héroïque ! Et puisque j’en suis à citer, je ne résiste pas au plaisir de mettre ici en parallèle Jean-Jacques Rousseau : Le temps, cette image mobile de l’immobile éternité et Jim Morrison : La pellicule confère une espèce de fausse eternité. L’instant qui dure, avec une fixité terrible, bien au-delà de l’attention qu’on lui porte.
La simple succession du temps, conjuguée à la persistance rétinienne de l’image, constitue la base de l’illusion cinématographique. Mais dans la photographie, le temps et l’espace sont immobiles, alors qu’ils changent pour celui qui, à l’extérieur du cliché, les y découvre fixés. Ce paradoxe durera aussi longtemps que l’empreinte de l’image.
Non plus physique, métaphysique, mon cher Watson !
Et Jacques Pugin, direz-vous ?
Nous y arrivons puisque, photophore, il écrit avec la lumière. Au sens propre et étymologique de terme, il photographie dans la photographie. Il introduit une nouvelle dimension en promenant dans ses images la lueur d’une bougie, le faisceau d’une lampe torche. Cette traînée bio luminescente ajoute à la chronographie, natura naturans in natura naturata. On sait bien qu’on cite beaucoup Spinoza depuis que la photographie a introduit le trouble dans les idées qu’on croyait claires : la nature naturante, quiest vie et action, et la nature naturée, qui est passive et finie. Ah oui, les deux natures de la réalité surprennent pas mal quand elles s’interpénètrent !
Avec » Graffiti greffés « , Jacques Pugin établit une troublante relation entre l’espace et le temps immobilisés. Il trace un signe de parcours. Il fige la lumière et le moment. Il est dans son image sans s’y laisser piéger. Il court, le furet. On pense à ces passants d’autrefois qui, à cause de la longue durée de la pose, ne laissaient que des traces fuligineuses. Ce qu’on appelle à juste titre les fantômes. Qui n’a pas été profondément surpris par ces grande villes du milieu du XIXe siècle que la photographie fait apparaître vides, désertés, comme si tous les habitants avaient fui ? C’est insolite, inquiétant, pathétique.
Chez Pugin, la lumière n’est pas là pour éclairer, mais pour signifier le temps dans le temps, et introduire mieux l’abîme, le malaise. C’est ce que je trouve important chez lui. Tout le reste n’est que prétexte, et peu importe qu’il photographie aussi des filles nues et demain peut-être, comme les autres, des garçons !
1984 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 2, CH
1984 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 2
1984 verlag PHOTOGRAPHIE, SELECTION 2, CH
avec (Sélection) Jean Dieuzaide, Franco Fontana, Joan Fontcuberta, Jacques Pugin, Lucas Samaras, Jan Saudek, John Thornton…
1983 Le Nouvel Observateur, 25/2-3/3 1983, (F)
1983 Le Nouvel Observateur, 25 février-3 mars 1983, (F)
1983 PhotoVision, No 8 Julio-Septiembre 1983, (E)
1983 PhotoVision, No 8 Julio-Septiembre 1983, (E)
PHOTOVISION, S.A. Numero 8, Julio-Septiembre 1983
FOTOGRAFIA GESTUEL, GESTURE PHOTOGRAPHY,
Portfolio avec Nino Migliori, Andreas Müller-Pohle, Jacques Pugin
1982 EXIN, No 2 avril-mai-juin 1982, (F)
1982 EXIN, No 2 avril-mai-juin 1982, (F)
exin,avril/mai/juin, No 2, France/europe
avec Rafael Navarro, Pierre-Mercier, Jacques Pugin, Joost Schmidt, Philippe Gérard Dupuy, Lux Feininger, Paolo Gioli, Heinz Loew, Ange Manganelli.
1982 Photo Cine Expert, N1 mars 1982, (CH)
1982 Photo Cine Expert, N1 mars 1982, (CH)
1982 Photo Cine Expert, N1 mars 1982, (CH)
avec Jacques Pugin et Eric Gentil
1981 PHOTOGRAPHIE, No 12, 1981, (CH)
1981 PHOTOGRAPHIE, No 12, 1981, (CH)
1981 PHOTOGRAPHIE, No 12, 1981, (CH)
avec Sanders, Kurt Demmler, Urs Schachenmann, Jacques Pugin, Ales Vyhnalek, Gilbert Körner
1981 camera, No 9, septembre 1981, (CH, USA)
1981 camera, No 9, septembre 1981, (CH, USA)
camera, No 9, septembre 1981, (CH, USA)
Une anatomie d’une photographie, redacteur en chef Allan Porter
Avec (Sélection) Gladys, Joan Fontcuberta, Eliot Holtzman, Jane Tuckerman, Jacques Pugin, James Newberry…
1981 ZOOM, No 8, 1981, (USA)
1981 ZOOM, No 8, 1981, (USA)
ZOOM, No 8, 1981, (USA), avec Francois Delebecque, Jacques Pugin, Erwin Blumenfeld, Jeanloup Sieff…
1981 Fan L’Express de Neuchatel, No 45, 24/02/1981, (CH)
1981 Fan L’Express de Neuchatel, No 45, 24/02/1981, (CH)
1981 Libération, 1/02/1981, par Christian Caujolle
1981 Libération, No 2165, 1/02/1981
Libération, No 2165, 1/02/1981, article de Christian Caujole, (F)
Le temps à plat, l’espace aussi
Cadrés frontalement dans un carré imperturbable, quelques jeunes arbres aux troncs lisses attendent dans la nuit, Isolés par un flash qui les éclaire de face, ils semblent figurer simplement pour souligner les verticales à peine fuyantes dans une approche qui relève autant du documentaire que du conceptuel. Image de nuit en noir et blanc parfaitement tirée ; à la limite du banal tant que l’on ne dit pas l’intervention du photographe sur cet espace mis à plat. Car le photographe, insatisfait de voir son appareil reproduire du réel, est venu s’y inscrire en traçant un signe de parcours et parler de la photographie en refusant au spectateur l’aveuglement qui le prend au piège du « réalisme ». Les troncs des arbres sont reliés, enchaînés plutôt, par une traînée lumineuse qui, partant de droite, sans laisser deviner son origine, quitte le cadre dès que son forfait est accompli. Muni d’une lueur tremblante, le photographe est intervenu dans la nature du paysage par la seule force qui soit ici spécifiquement photographique : il a écrit avec la lumière pour que nous lisions clairement la possibilité de l’évasion et de l’enfermement. Cette image de Jacques Pugin est l’une des plus explicites et des plus réussies de l’exposition qu’il partage avec Roy Adzak pour parler du temps et de l’espace et envisager la fabrication réelle de la photographie.
Adzak, lui… se comporte en découpeur, perturbateur du temps, des perspectives et des espaces. Dans des couleurs qui atteignent parfois l’irréel (les mauves de deux jardins par exemple), il ôte d’un paysage de parc printanier les ifs qui durcissent la perspective, pour les remplacer par les mêmes arbustes à un autre moment de la journée, de l’année, de la couleur. Plus clairement conceptuel (comme cette image des quatre saison lues sur le même arbre taillé en cube), il est aussi moins troublant. Le travail est mis en valeur au détriment, souvent, du mystère qui peut rendre ce genre de photographie obsédante. C’est pour cela qu’une autre image de Pugin s’impose au sortir de l’exposition. Une image qui gomme ce que le travail du jeune photographe suisse a de tâtonnements, de recherches, de complaisance parfois (le passage de la corde lumineuse sur les corps de femmes nues dans le paysage gâche une partie du plaisir par sa conformité au « nu » photographique et nous laisse rêver à ce que, plus maîtrisé, cet ensemble saurait inventer. A partir d’un paysage nocturne qui pourrait fort bien être le fait d’un professionnel californien, la gangue de lumière invente un texte déroutant. Dans la nuit trouée d’un flash, un bidon sous la lune, posé dans un site de chantier. Derrière, en rappel, le même bidon. Simplement, au premier plan, le récipient banal a été cerclé de la traînée lumineuse qui, non content d’assurer la fermeture, se projette dans l’espace, comme un dessin industriel que la photographie aurait tremblé. Seul signe du temps de pose, du temps tout court et de l’éternisation du geste, la lune s’est déplacée et la sphère qu’elle aurait du être est devenue un bief pavé ovale.
Christian Caujolle
1980 PHOTART, herbst 1980, (CH)
1980 PHOTART, herbst 1980, (CH)
PHOTOART DIE EDITION KUNSTLERISCHE PHOTOGRAPHIE, HERBST 1980
avec Alo Zanetta, Harald Mante, Axel Hauck, Walter Sack, Franz Erwin wagner, Jacques Pugin, Franco Fontana, Gottfried Jager.
1980 La Liberté, 21-22 juin 1980
La Liberté, 21-22 juin 1980, article de Charles Descloux, (CH)
avec Alo Zanetta, Harald Mante, Axel Jusqu’à la fin juin, le photographe fribourgeois Jacques Pugin expose à la galerie Engelberts de Genève trois portfolios noir et blanc intitulés «Cinq Mètres – (20 photographies), «Graffiti greffés 1 – (16 photographies) et « Graffiti greffés Il – (16 photographies), limités chacun à dix exemplaires.
La semaine dernière, l’architecte Botta faisait part dans ce journal de la mission du constructeur: « Opérer une transformation de l’environnement et faire en sorte que celle-ci soit positive « . Dans ses photographies, Jacques Pugin opère lui aussi une transformation du paysage, mais une modification d’un autre ordre qui est avant tout et même exclusivement « cosa mentale ». Comme il l’explique lui-même dans un texte liminaire, justifiant par là le titre de son premier portfolio « Cinq Mètres », il a d’abord utilisé une corde de cinq mètres, la projetant dans des paysages où « l’objet s’est figé par rapport à une nature qui elle est souple dans l’harmonisation de ses formes ». Pour les deux autres portfolios, il s’est servi d’une bougie afin de « dessiner » directement sur le négatif pendant le temps d’exposition de ses photographies fixant un paysage nocturne.
La citation empruntée au photographe m’incite à poursuivre la comparaison avec l’architecte qui doit par son œuvre, stimuler « le rapport dialectique entre l’architecture – artifice par essence et la nature ». Mais s’il est vrai que ce dernier doit en conséquence récuser tout mimétisme de la nature, l’artifice utilisé par le photographe – la corde, la traînée lumineuse d’une bougie – opère une autre relation, dégage une signification différente. Il arrive certes que la corde, par sa rigidité, rejoigne la ligne géométrique stricte de l’architecte, mais plus généralement, surtout dans les « Graffiti », le trait adopte le cheminement sinueux, hésitant parfois, d’une écriture et renvoie donc immédiatement à la subjectivité du photographe. Le paysage investi n’a en l’occurrence rien d’une curiosité touristique; c’est un environnement à première vue banal: un chemin de terre battue dans une plaine, habité par la trace docile de l’artiste qui en parcourt toute la distance visible sur la photographie; ailleurs cette trace vient buter contre un rocher où elle s’interrompt abruptement, à moins qu’elle ne le couvre de graffiti, fait ici d’un immense carré, là d’une suite de formes à la géométrie indécise. Ailleurs encore, cette trace lumineuse investit le tronc d’un arbre, zèbre un fourré d’une traînée de courbes montantes, mime enfin le cercle d’une table de jardin ou souligne l’armature d’un but de footbal au filet éventré. Finalement, c’est le corps dénudé d’une femme qui polarise la trace lumineuse. Cette intervention du photographe provoque donc une dialectique assez subtile. Par son intensité lumineuse, la trace contraint le regard du spectateur, lui impose d’emblée un cheminement. Mais cette apparente agression, à la fois du spectateur et du paysage troublé dans son harmonie nocturne, incite bientôt à la découverte d’une terre qui n’est plus banale, mais simplement ordinaire et lui rend même la richesse insoupçonnée d’abord de mille nuances de gris et de noirs somptueux.
Graffiti… Ce qui serait perçu, particulièrement à l’heure de l’écologie, comme une intolérable agression d’une nature plus ou moins sauvage, devient ici, par l’intervention spirituelle du photographe, parcours d’un paysage autre, imaginaire, celui-là même qu’il a élu, fait sien par son choix et par son écriture.
Charles Descloux
1980 ZOOM, No 71 mai 1980 (F)
1980 ZOOM, No 71 mai 1980 (F)
ZOOM, No 71 mai 1980 (F)
avec Francois Delebecque, Jacques Pugin, Pascal Dolemieux …
1980 camera, No 2, février 1980, (CH,USA)
1980 camera, No 2, février 1980, (CH,USA)
camera, No 2, février 1980, (CH,USA)
rédacteur en chef Allan Porter
publication avec Jane Tuckerman, Larry McPherson, Jun Shiraoka, Anne Noggle, Jacques Pugin
1979 Print letter,22, No 4, july-august 1979, (CH)
1979 Print letter,22, No 4, july-august 1979, (CH)
1979 Print letter,22, No 4, july-august 1979, (CH)
publication avec Christian Staub et Jacques Pugin