
2016 Infrarouge, décembre 2016, Aurelie des Robert

2016 Infrarouge, décembre 2016, Aurelie des Robert
décembre 2016
INFRAROUGE, France, Par Aurelie des Robert
article paru lors de l’exposition « La montagne s’ombre » Fusalp, Paris, exposition organisée par la galerie Esther Woerdehoff
Toujours à la recherche de nouveaux procédés, le photographe suisse Jacques Pugin sait se faire multiple. Qu’il soit précurseur du Light Painting ou observateur concerné de la guerre au Darfour – dont il montrera les ravages par les technologies de Google Earth dans Les Cavaliers du Diable –, son regard interpelle.
C’est sans doute pour cela que la galeriste Esther Woerdehoff, lorsqu’elle est approchée pour une carte blanche par la griffe la plus chic du ski français, Fusalp, a choisi de la consacrer à Jacques Pugin. D’autant plus que sa série La Montagne s’ombre réalisée entre 2005 et 2013, se prêtait tout particulièrement à cette collaboration. Ici comme dans le reste de son œuvre, Pugin redessine et sublime les traces de la présence de l’homme au cœur de ces paysages spectaculaires. Lignes droites, courbes, ombres et lumières, obtenues à l’aide de longues pauses ou de procédés informatiques, se jouent du regard du visiteur ; et soulèvent la pensée et le questionnement, encore et toujours. Qu’il embrasse la couleur ou la délaisse pour le noir et blanc, voire le négatif, il manie avec brio un mordant incisif qu’il module au gré des sujets.
En 1995, pour sa série La Montagne Bleue, l’artiste ajoute à ses techniques habituelles le crayon de couleur, qui donne ainsi une nouvelle texture à ses pièces. Encore plus contrastée, la montagne révèle alors toute sa force. Toujours plus innovant, c’est d’un drone que Jacques Pugin s’est équipé pour sa dernière série, Les Glaciers. L’appareil, pourtant technologique en diable, devient simplement le prolongement de son regard de photographe, lui permettant de plonger dans les méandres de ces strates de glace millénaires. Le travail au long cours d’un passionné de montagne, ne pouvait que toucher Mathilde Lacoste, directrice artistique de Fusalp, qui depuis déjà quelques années invite chaque saison un artiste à exposer sur les murs du flagship parisien de la marque. Une exposition à découvrir d’urgence. Jusqu’au 30 mars 2017.